C’est la rentrée pour les médecins à la Baule. Ces jeudi et vendredi se tiennent dans la ville de Loire-Atlantique, les rencontres annuelles de la Conférence nationale des URPS. En attendant la venue de la ministre pour la clôture demain soir et ses possibles annonces, les participants débattaient cet après-midi du financement du système de santé en présence notamment de Nicolas Revel. Le directeur général de la Cnamts a notamment avancé quelques leviers prioritaires pour relever les défis actuels du système de santé dans les années à venir. « Si nous injections aujourd'hui plusieurs milliards supplémentaires dans le système de santé à structures constantes, organisations constantes, règles de financement et de tarification constantes, pensons-nous que cet argent en plus permettrait d’avancer dans la bonne direction ? Moi je ne crois pas » a déclaré Nicolas Revel.
Pour lui, il est impératif pour avancer dans le virage ambulatoire d’investir dans les « structures et outils ». Il veut donc notamment que les acteurs se saisissent des dispositifs comme les Plateformes territoriales d’appui (PTA) et les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). « Il ne faut pas que ce soit des objets descendants, mais qu’ils soient le fruit des projets des professionnels de santé eux-mêmes » souligne-t-il. Pour cela, Nicolas Revel souhaite que ces sujets soient inscrits à l’agenda conventionnel. « C’est un moyen de faire décoller ces structures par les professionnels de santé ». Le directeur général de la Cnamts pense aussi qu’il faut avancer sur la télémédecine. Et il n’attend plus que le « feu vert » du prochain PLFSS pour pouvoir entamer les négociations sur la téléconsultation et la téléexpertise.
Regagner la confiance des syndicats
Nicolas Revel a également exprimé clairement qu’il était impératif pour lui de faire évoluer les modes de rémunération. « Il faut tempérer, améliorer et diversifier la rémunération à l’acte » a-t-il affirmé, avant de trancher clairement : « la priorité ne peut plus être de revaloriser la valeur de l’acte de base. Ce qui ne veut pas dire écarter les actes complètement, mais il faut leur donner une finalité qui intègre des éléments de pertinence de travail collectif et de qualité des soins ». Pas question pour autant d’assister à un « big bang des rémunérations » mais plutôt de réussir à « dégripper une capacité à innover ».
Ces propos de Nicolas Revel n’ont pas manqué de faire réagir les représentants syndicaux présents dans la salle. Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF a indiqué que les médecins étaient tout à fait prêts à cultiver la qualité et la pertinence mais « aujourd’hui ce qui manque c’est la confiance » a-t-il déclaré. « Êtes-vous prêts à aller vers des modes de rémunération qui cultivent la pertinence et la qualité mais sans mettre en face des pénalités ? » a-t-il interpellé. Le président de la FMF Jean-Paul Hamon, quant à lui, a tenu à évoquer un de ses chevaux de bataille : le forfait structure. « Ce que vous proposez ça nous va s’il y a un vrai forfait structure ». Nicolas Revel a donc tenu à défendre le forfait structure négocié dans le cadre de la Convention. « J’en suis fier. Et il devrait pouvoir passer de 100 millions à 250 », tout en ajoutant qu’il était prêt à faire encore mieux si on lui en donnait les moyens « dès lors que les moyens sont au rendez-vous, vous me trouverez moi aussi au rendez-vous », a-t-il conclu.
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