C’est une offensive qu’il était difficile de voir venir. Alors que le Collège de la médecine générale (CMG) s’est prononcé, il y a une dizaine de jours, en faveur de l’ajout d’un indicateur dans la ROSP portant sur la prescription d’activité physique pour des patients en ALD, voilà que les kinés prennent le contre-pied de cette proposition. Dans un communiqué publié lundi 7 mars, la fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducteurs (FFMKR) fait ainsi savoir qu’elle « s’oppose fermement à ce que les prescriptions d’une activité physique adaptée pour les patients en ALD soient intégrées dans ce dispositif ». Elle craint que cela ne conduise à « la sortie d’une catégorie de patients d’un parcours de soins ». Il faut dire que la prescription d'activité devrait conduire les bénéficiaires directement auprès d'éducateurs sportifs spécialement formés... laissant de côté le passage par les cabinets de kinés.
Selon la FFMKR, l’ajout d’un indicateur tel que suggéré par le CMG « constituerait une incitation à une prise en charge accrue de ses patients (…) par des non-professionnels de santé ». Plus encore, la FFMKR estime que si « ces patients bénéficient, du fait de leur reconnaissance en ALD, d’une prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, ils devront régler un ‘reste à charge’ ». Une situation qu’elle juge « inadmissible pour des patients parmi les plus fragiles ».
L’avis de la FFMKR -que préside l'actuel président de l'UNPS, Daniel Paguessorhaye- ne semble toutefois pas partagé par l’ensemble des professionnels de santé. La prise de position du CMG a au contraire réjoui le syndicat national des médecins du sport-santé (SNMS). Dans un communiqué publié au lendemain de cette demande, il ne manque d’ailleurs pas de rappeler qu’il avait déjà adressé une proposition similaire « en 2014 et en 2015 aux Présidents des Syndicats représentatifs des Médecins Libéraux et à la Caisse Nationale d’Assurance-Maladie ». Une suggestion qu’il renouvelle en pleine période de négociations conventionnelles.
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