Le Dr Jacques Battistoni s’entretenait cet après-midi avec Agnès Buzyn. Dans l’expectative, comme tout le monde, des réformes qui seront annoncées le 18 septembre, le président de MG France a une nouvelle fois réclamé la création d’assistants de cabinets médicaux. L’idée, lancée par le syndicat en avril dernier, – soutenue notamment par le HCAAM) – consiste à créer un nouveau métier occupé par des professionnels aux profils variables, « selon les besoins du médecin », entre du « secrétariat médico-social avancé et un rôle de soignant ».
L’assistant de cabinet médical pourrait préparer le patient pour la consultation, recueillir différentes informations (poids, mesure, ECG…), en somme tout ce qui pourrait permettre de libérer du temps médical au généraliste. « L’assistant médical est au cœur de la consultation avec le médecin, alors que l’IPA est au cœur de l’équipe de soins et prend en charge le patient en autonomie. Ce n’est pas la même fonction », précise le Dr Battistoni. Le Dr Margot Bayart, vice-présidente de MG France, cite par exemple comme modèle celui de l’assistant dentaire.
Du temps pour de nouveaux patients
Le syndicat a d’ores et déjà commencé à porter ce projet auprès de la ministre de la Santé et du patron de l'Assurance maladie Nicolas Revel. Il estime qu’il faudrait le mettre en place dès janvier 2019 et financer un assistant pour deux généralistes. MG France évalue à 50 000 euros ce coût annuel à partager entre les deux médecins. « L’idéal serait que cela rentre dans le cadre du forfait structure ». L’objectif est de pouvoir déployer rapidement de 500 à 1 000 postes d’assistants, mais à terme le syndicat vise un vivier de 20 000 assistants sur toute la France. Une mesure qui coûterait la bagatelle de 1 milliard d'euros par an. MG France est bien conscient que l’Assurance maladie ne signera pas de chèque sans contreparties. « En échange, nous nous engagerons à prendre de nouveaux patients comme médecin traitant », explique Jacques Battistoni. « Aujourd’hui entre 7 et 8 % des patients sont sans médecin traitant, et chaque généraliste a en moyenne en 850 et 1 000 adultes dans sa patientèle », précise-t-il. L’appui de l’assistant de cabinet médical pourrait donc permettre aux généralistes d’en faire plus selon le syndicat. MG France qui a lancé l’idée espère par ailleurs qu’elle pourra être portée conjointement par tous les syndicats.
Valorisation de la visite et des gardes
Outre cette proposition phare, le syndicat réclame aussi une majoration du forfait patientèle médecin traitant dans les zones sous-denses, ainsi qu’une valorisation des organisations de continuité de soins mises en place par les généralistes ainsi que de la prise en charge des soins non programmés. À l’image des autres syndicats, MG France réitère aussi la demande d’élargissement du périmètre de la visite longue, ainsi que des horaires de permanence des soins pour y intégrer la tranche 19-20 heures et le samedi matin. L'organisation veut aussi voir inscrire dans le prochain PLFSS, la diminution du délai de carence en cas de maladie pour les médecins. Elle souhaite qu'une indemnisation puisse intervenir à partir du 4e jour contre 90 actuellement. Le Dr Battistoni a demandé que les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) soient dorénavant financées dans le cadre d’un accord conventionnel et plus par une enveloppe du FIR (gérée par les ARS).
La prise en charge à 100 % par l’assurance maladie des 11 vaccins obligatoires pour les nouveau-nés, ou le déploiement d'actions de DPC interprofessionnel, font également partie des revendications de MG France.
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