Le mois dernier un généraliste du Sud-Ouest se donnait la mort provoquant une vague d’émotion dans la profession. Surmenage, dépression, burn out… La souffrance des professionnels de santé est un phénomène bien connu mais sa prise en charge est encore compliquée.
Le Dr Pierre Carayon, ancien chef du service de Gastroentérologie-Addictologie-Soins palliatifs du CHU de Besançon, nourrit depuis des années le souhait de pouvoir ouvrir des centres dédiés pour s’occuper de ces médecins en souffrance. À aujourd’hui 82 ans, l’ancien médecin a demandé au Dr Éric Henry, coorganisateur d'un colloque en décembre sur le sujet, de l’épauler pour porter ce projet.
« L’objectif est de pouvoir apporter une réponse complète à ces problèmes avec des consultations physiques mais aussi téléphoniques et la création de centres dédiés. Il faut également penser au remplacement des professionnels arrêtés ou à la prise en charge de leurs tâches administratives », explique le président du SML. Les professionnels de santé eux-mêmes semblent être favorables au développement de ces centres. En novembre 2015, une enquête Stéthos montrait que 80 % souhaiteraient être pris en charge dans des structures dédiées, seulement un quart se déclarant prêts à aller dans les lieux qui accueillent aussi les patients. Plus de la moitié préféreraient également des structures pluriprofessionnelles et pas qu’entre généralistes, par exemple.
Après le premier colloque « Soigner les professionnels de santé vulnérables » en décembre, les animateurs de l’association « Soins aux professionnels de santé » veulent avancer vers l’ouverture de davantage de centres dédiés et d’une plateforme téléphonique avec un numéro unique. « Il existe déjà des centres dédiés ou des plateformes téléphoniques, notre but n’est pas de les remplacer mais de donner plus de visibilité à ce qui existe déjà, souligne Éric Henry. De plus, pour l’instant, certaines initiatives sont sous-utilisées et comme elles sont collées à l’Ordre, les médecins sont sans doute plus hésitants à y recourir », estime-t-il. En Franche-Comté, l’association a d’ores et déjà réussi à récupérer des locaux pour ouvrir une structure dédiée, en espérant que d’autres suivent.
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