Ils ne lâcheront rien ! Les quelque 70 personnels des trois centres municipaux de santé et du Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) de Villejuif (Val-de-Marne) sont remontés contre le maire communiste de la commune, Pierre Garzon. Si bien qu’un mouvement de grève reconductible, auquel participent aussi 25 médecins (dont 12 généralistes) a débuté ce lundi 17 juin et se poursuivait ce jeudi.
En cause, le refus de la municipalité de leur verser la « prime Coquerel », du nom du député Éric Coquerel (LFI) qui avait permis sa création à la faveur d’un amendement déposé dans le cadre de la loi de financement rectificative pour 2022.
Pour mémoire, cette prime avait été obtenue à la suite de l'exclusion des centres municipaux de santé des revalorisations accordées en 2020 aux soignants dans le cadre des « accords du Ségur », de façon à reconnaître leur engagement durant la crise Covid. Ainsi, une dotation exceptionnelle de huit millions d’euros pour les communes gestionnaires de centres de santé avait été votée pour réparer cet oubli. À charge pour les collectivités locales de redistribuer les sommes perçues aux quelque 150 structures publiques concernées.
« Villejuif a reçu 99 729 euros soit 2 538 euros par équivalent temps plein ! », affirment les agents des centres municipaux de santé universitaires de la ville, qui n’ont toujours pas vu la couleur de cette gratification.
Ils s’en sont émus une première fois auprès de la municipalité. Qui leur répond, dans un courrier en date du 27 mai, que « la mairie souhaite garder la main sur la politique salariale autant que faire se peut », et donc, sauf s’il s’agit d’une obligation légale, « assurer une politique salariale qui soit cohérente d’un service à l’autre ». En clair, la commune se retranche derrière l’argument de l’équité… pour ne pas accorder de bonus exceptionnels. Elle met aussi en avant la récente enveloppe annuelle de 40 000 euros votée par le conseil municipal « pour revaloriser les professionnels de santé en tension et en particulier les médecins ». Ainsi que l’ouverture d’un nouveau centre de santé et « la création nette de six postes de médecins et d’infirmier.e.s ».
Les patients dans la boucle ?
À l’évidence, cet argumentaire reste en travers de la gorge des personnels des centres de santé de Villejuif. Face au refus du maire de les « rencontrer personnellement », preuve à tout le moins de son « indifférence », sinon de son « mépris » pour les agents des CMS, ils lui demandent « solennellement », dans une lettre ouverte datée du 19 juin de renoncer à sa décision. « La redistribution de cette dotation sous forme de prime aux personnels des CMS ne coûterait rien à la ville », jugent-ils. La reconduction de la grève pour vendredi 21 juin a été votée et les grévistes réfléchissent à de nouvelles formes d’action, incluant leurs patients. Une décision doit être prise ce week-end.
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