L'Union française pour une médecine libre-Syndicat (UFML-S) va au contact. Le syndicat apporte son soutien au généraliste poursuivi en justice pour avoir signé un certificat de non-contre-indication à la pratique du rugby en compétition à Alexandre Barozzi, ex-rugbyman professionnel devenu tétraplégique après une blessure cervicale subie lors d'un match en 2013.
« Cette affaire risque de créer un précédent », s'inquiète le président de l'UFML-S, le Dr Jérôme Marty – ex-président d'un club de rugby – qui juge désormais le risque de judiciarisation de cas similaires « très important ». Il redoute notamment une explosion de la responsabilité civile professionnelle, qui « précipiterait la baisse démographique des médecins généralistes ».
Appel à la vigilance
Le syndicat présidé par le Dr Jérôme Marty appelle donc ce vendredi dans un communiqué les médecins généralistes à « user d’un droit de réserve lors des demandes de certificats de sport à risque ».
Si les nouvelles règles parues dans le JO concernant les certificats de non-contre-indication à la pratique du sport vont selon lui dans le bon sens, la possibilité de passer « à côté d’un certain nombre de choses » lors d'un examen demeure. « Avec les patientèles d'aujourd'hui et la pression qu’il peut y avoir car on manque de médecins partout, les généralistes se retrouvent avec trente à quarante patients par jour. Ils n’ont pas le temps de passer une heure avec un patient pour être sûrs de ne pas passer à côté de quelque chose. Alors que c’est ce qu’il faudrait faire », regrette-t-il.
Jérôme Marty appelle donc ses confrères à la vigilance : « Dans le rugby et ces sports à risque, il faut en général ne pas examiner un patient qui n’est pas le sien ». « Il y a un rapport au corps des rugbymen qui est particulier, notamment pour les premières lignes qui ont une volonté de jouer très importante et un esprit de compétiteur qui fait qu'ils vous cachent parfois des choses pour jouer », prévient-il.
Comme le Dr Guillaume Barucq, le président de l'UFML-S invite les fédérations sportives et les ministères à engager une réflexion concernant les certificats pour ces sports à risque. Dans le cas du "free fight" (sport de combat extrême), Jérôme Marty juge notamment « très curieux de donner autorisation médicale à une personne pour qu'elle finisse K-O ».
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