Décès suspects au CHU de Nantes: l'IGAS ne décèle aucune anomalie

Publié le 30/11/2016
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Crédit photo : TEK IMAGE/SPL/PHANIE

L'enquête confiée à l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) après la mort de trois patients traités pour lymphome au CHU de Nantes n'a pas décelé, "à ce stade des investigations", de "causes apparentes" à ces décès, a annoncé mardi soir le ministère de la la Santé.

A l'origine de cette affaire, les trois patients décédés, âgés de 61 à 65 ans, étaient morts entre le 10 et le 13 novembre, après de graves complications cardiaques. Or les médecins du CHU de Nantes avaient eu recours au cyclophosphamide en raison de ruptures d'approvisionnement du melphalan, traitement prévu à l'origine. Un quatrième patient également traité pour lymphome dans cet hôpital avec le médicament cyclophosphamide en remplacement du melphalan, et qui avait dû être admis en réanimation, est pour sa part "sorti de l'hôpital", a indiqué le ministère dans un communiqué. Le traitement utilisé dans le cas des ces quatre patients comprenaient aussi d'autres molécules. 

A ce stade, l'Inspection générale ne relève "aucun écart", concernant "les indications, les contrindications, les prescriptions, les reconstitutions, les administrations et la surveillance des traitements de chimiothérapie". L'Igas "constate que la principale complication grave présentée par les quatre patients est une myocardite aiguë" et souligne que "ni ce type ni ce taux de complication n’est décrit dans la littérature internationale qu’elle a pu obtenir".

Alors que l'enquête préliminaire ouverte le 18 novembre par le parquet de Paris après le signalement du CHU de Nantes se poursuit, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé à l'Igas de "poursuivre sa mission" en examinant notamment les "conditions d'approvisionnement en melphalan". En outre, la ministre a demandé à l'Agence du médicament-ANSM et à l'Institut national du cancer (INCa) de "recenser l’ensemble des patients traités pour lymphome en France en 2016 avec le même protocole de chimiothérapie afin de déterminer précisément la fréquence et les conséquences des complications cardiaques".

Il leur également demandé de "solliciter le président de l'European Society for Blood and Marrow Transplantation afin de pouvoir analyser, sur la base du registre européen de cette société savante, l’utilisation et la tolérance, au niveau européen, du protocole de chimiothérapie utilisé au CHU de Nantes". Puis de "réévaluer, sur cette base, les préconisations nationales pour la prise en charge des patients traités pour lymphome en France".


Source : lequotidiendumedecin.fr