Il faut revoir de fond en comble les modes de rémunération des libéraux de santé. C’est ce que suggèrent, entre autres pistes, les leaders de la de la CFDT, de l'Unsa, de la Mutualité française et du collectif de patients CISS. Dans un texte diffusé sur le site de La Tribune, ils appellent lundi à une "transformation" du système de santé", qui, selon eux, passerait notamment par "des modes de rémunération plus adaptés que le paiement à l'acte" et par un coup d’arrêt à "la fuite en avant des dépassements d'honoraires". Pour Laurent Berger (CFDT), Luc Bérille (Unsa), Etienne Caniard (Mutualité Française) et Danièle Desclerc-Dulac (Collectif interassociatif sur la santé), la première piste permettrait de rendre plus efficient le parcours de soins des patients et la deuxième contribuerait, parmi d’autres, à mieux prendre en charge les soins courants.
Outre cet engagement "en faveur de la réduction du reste-à-charge" et l’ambition "d’améliorer l’organisation du système de soins de santé", les quatre signataires plaident aussi pour une réforme de la gouvernernance du système. En particulier, ils constatent que les complémentaires sont de plus en plus sollicitées, mais demeurent exclues du co-pilotage du système par l’Etat et l’Assurance maladie. Ils plaident aussi pour que les patients aient davantage droit de cité. "La place prise par les complémentaires (13% de la dépense) rend essentielle la mise en place d'un vrai partenariat entre l'assurance maladie obligatoire, les complémentaires et les bénéficiaires des services de santé," insistent-ils.
A leurs yeux, toutes ces pistes devraient pouvoir venir à bout des trois grands défauts d’un système de soins marqué, selon eux, par trois maux : "inégalités d'accès aux soins", "inefficience de l'organisation de la prise en charge des soins", "dégradation des conditions de travail pour les salariés de la santé". Cet appel -"faisons de la santé un débat commun"- est rendu public le jour même du rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale et à trois jours du Congrès de la Mutualité au cours duquel le président de la République doit intervenir.
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