Qu’ils soient médecins traitants ou médecins coordonnateurs en Ehpad, tous s’inquiètent des récentes déclarations de Laurence Rossignol. À l’occasion des 12e assises du Médecin coordonnateur, le 25 novembre dernier, la secrétaire d’État chargée des personnes âgées et de l’autonomie a proposé d’élargir le droit de prescription des médecins coordonnateurs. Une suggestion critiquée de toute part.
Du côté des médecins coordonnateurs en Ehpad, on se satisfait du périmêtre actuel de compétence du médecin coordonnateur. « Le champ de la coordination médicale est suffisamment délimité par les textes actuels », soutient la Fédération française des associations des médecins coordonnateurs en Ehpad (FFAMCO). Pour l’organisation, le véritable problème est celui de l’accès aux soins médicaux des résidents, les inégalités territoriales. Selon la FFAMCO, ces différences « sont criantes et la désertification médicale est une réalité sanctionnée par une perte de chance pour les personnes concernées, et par un sentiment d’abandon et un risque de burn-out des médecins traitants ». Elle affirme toutefois que la mission de soin « peut être exercée par le médecin coordonnateur, sur un contrat de travail spécifique et sur un temps de travail distinct de celui de sa mission de coordination ».
Les autres organisations de médecins intervenant dans le secteur n’ont pas mieux accueilli les déclarations de Laurence Rossignol. Dans un communiqué commun le SNGC (Syndicat national de gérontologie clinique), le SNGIE (Syndicat National des Généralistes et Gériatres Intervenants en Ehpad) affilié à MG France et le SMC (Syndicat des médecins coordonnateurs) en Ehpad, lié à la CSMF dénoncent le « mépris de la spécialité de médecine générale » par la Secrétaire d’État « le mépris du métier de médecin coordonnateur » et le « mépris des résidents d’Ehpad, de leurs familles et de leurs liens sociaux ». Au-delà, ils voient poindre un « retour aux hospices » et prédisent que « demain, nos aînés les plus dépendants, les plus vulnérables, risquent de n’être soignés qu’à distance, par des gériatres hospitaliers qui ne viendront même plus leur toucher la main, et auquel ils seront "télé-présentés" » par le praticien de l’établissement.
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