L'association "Excision, parlons-en !" prend les devants en vue des vacances. Elle lance jusqu'au 30 juin la campagne nationale "Alerte excision" avec une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et des affiches portant le slogan "tu pensais partir en vacances ?" "Chaque année, durant les grandes vacances, des milliers d'adolescentes retournent dans le pays d'origine de leurs parents où elles risquent de subir une mutilation sexuelle féminine", explique à Moira Sauvage, présidente de cette association-réseau créée en 2013. Une fille sur trois est menacée d'excision quand elle rejoint le pays d'origine de ses parents pour les vacances, s'inquiète l'association.
[[asset:image:11673 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":["Page Facebook de l\u0027association \u0022Excision parlon-en !\u0022"],"field_asset_image_description":[]}]]Outre une campagne de prévention, l'association ouvre un site d'information spécifique www.alerte-excision.fr, pour expliquer aux plus jeunes ce qu'est l'excision, ses conséquences, les pays qui la pratiquent et fournir les coordonnées d'associations en France et en Belgique. Pour en parler ou signaler, les numéros verts 119, Allo Enfance en Danger, et 3919, pour les femmes victimes de violences, sont disponibles.
Quelques témoignages sont aussi présentés sur le site. Comme celui de cette jeune de 12 ans, partie en vacances en Guinée-Conakry. "Nous allions découvrir le soleil, la mer et la plage. Mais les vacances se sont transformées en cauchemar", témoigne-t-elle, relatant son excision avec sa sœur et ses cousines chez sa grand-mère. "Une femme nous a tenu les jambes, une autre nous écrasait la poitrine pour nous empêcher de crier et une troisième tranchait à vif dans les chairs." Pour une autre, confiée le temps d'un été à sa grand-mère au Sénégal, le souvenir le plus douloureux reste celui de l'après-excision : "des soins au beurre de karité mélangé aux cendres, puis le fait d'uriner dans un seau d'eau pour atténuer la douleur".
"En France, on pense que nous ne sommes pas concernées mais il y a des femmes excisées parmi nos voisines, les camarades de nos enfants, nos collègues", poursuit Moira Sauvage, estimant à environ 60 000 le nombre de femmes excisées vivant sur le territoire français.
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