Entretien avec le président du conseil départemental de Saône-et-Loire

André Accary : «Une tendance qui est sans doute appelée à s’amplifier»

Publié le 18/04/2019
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André Accary

André Accary
Crédit photo : DR

En 2018, le président (Les Républicains) du conseil départemental de Saône-et-Loire a monté sur son territoire le premier centre de santé à l’échelle d’un département. Et il le jure : son initiative n’a rien d’une concurrence faite aux médecins libéraux.

LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN. Votre centre de santé départemental emploie une quarantaine de généralistes répartis sur douze sites de Saône-et-Loire. Pour vous, c’est l’avenir de la médecine ?

ANDRE ACCARY. Je vois les choses du point de vue des habitants : ils n’avaient plus de médecins, nous leur en avons amenés et ils sont contents. Du point de vue des médecins, je sais que nous répondons à une problématique : les conditions de travail que nous offrons correspondent aux aspirations d’un certain nombre de ceux qui exercent ou vont exercer la médecine. L’exercice isolé de la médecine peut-il encore séduire ? Je ne le pense pas, ou à la marge. Nos médecins travaillent en groupe, ils ont des échanges et ils aiment cela. Donc oui, je pense en effet que le développement de ce type de structure est une tendance qui est sans doute appelée à s’amplifier.

Ne s’agit-il pas d’une forme de concurrence faite aux médecins libéraux de votre territoire ?

Non, je ne le vois pas comme cela. Tout d’abord, nous n’ouvrons des antennes que là où il n’y a plus de médecins, ou là où ils sont en nombre insuffisant. Et le jour où il y a un projet d’installation libérale, nous nous retirons. Nous l’avons déjà fait à Champforgueil, à côté de Châlons-sur-Saône. Trois mois après l’ouverture de l’antenne, le maire m’a appelé, il était très embêté, une femme voulait s’installer. Mais j’ai plutôt considéré que c’était une chance, nous pouvons facilement nous redéployer.

Avez-vous fait des émules ?

Oui, entre 25 et 30 départements se sont renseignés sur notre projet, et certains sont repartis avec le modèle complet. La Corrèze a lancé exactement le même, une véritable copie conforme, ce qui est très bien. Mais attention, il ne faudrait pas voir dans le centre de santé départemental une simple recette pour recruter des médecins. C’est une véritable entreprise qu’il faut monter, et il y a tout un travail à faire en amont.


Source : Le Quotidien du médecin: 9742