Alors que l’édition 2024 de « Mars bleu », le mois de la mobilisation contre le cancer colorectal, piloté par le ministère de la Santé et l’Institut national du cancer (Inca) touche à sa fin, le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB) alerte sur le retard de la France en matière de dépistage. Le SNMB demande que les praticiens biologistes puissent délivrer le kit de dépistage ad hoc, « comme le font leurs collègues de pharmacies d’officine ou les médecins praticiens ».
Avec près de 45 000 nouveaux cas et 18 000 décès par an, le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus meurtrier en France, rappelle le syndicat, citant les chiffres de Santé publique France (SPF). Une réalité d’autant plus inquiétante que la France fait figure de mauvaise élève en matière de dépistage de ce type de cancer par rapport au reste des pays de l’OCDE. Alors que ces derniers enregistrent en moyenne une participation de 44 % de leur population, le taux de participation français n’est que de 29 %. Deux personnes éligibles au dépistage sur trois ne sont pas dépistées, insiste le SNMB.
Décalage croissant entre la France et le reste de l’OCDE
Pire, le décalage entre la France et les autres pays membres de l’OCDE continue de s’accentuer. Ainsi, entre 2010 et 2020, la participation a baissé de trois points dans l’Hexagone tandis que sur la même période, elle progressait de quatre points chez nos voisins. « Il est essentiel de faciliter l’accès au dépistage du cancer colorectal, dans un contexte où la France accuse un retard préjudiciable à la santé de nos concitoyens », analyse le Dr Jean-Claude Azoulay, président du SNMB. Et ce dernier d’enfoncer le clou, en rappelant que les biologistes, qui reçoivent chaque jour plus de 500 000 patients dans leurs laboratoires « sont bien placés pour contribuer à cet effort national ».
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