Depuis quelques semaines, les départs à la retraite coup sur coup de deux généralistes de Collioure ont laissé cette commune – élue village préféré des Français 2024 – avec un unique généraliste en exercice… pour 2 500 habitants. « Nous avons alors lancé un appel à volontaires via notre communauté professionnelle territoriale de santé, la CPTS de la Côte rocheuse », explique son président, le Dr Pierre Frances, généraliste à Banyuls-sur-Mer, distant d’une douzaine de kilomètres. Appel entendu : quatre confrères de ce littoral des Pyrénées-Orientales, réputé pour ses stations balnéaires, ont répondu présent. Un effectif suffisant pour monter, la semaine dernière, un cabinet médical libéral éphémère et y assurer un minimum de continuité des soins aux habitants de la commune.
Généralistes débordés
« Pour l’heure, notre relais, en sus des activités dans nos cabinets respectifs, nous permet d’assurer des consultations sans rendez-vous à Collioure le mardi toute la journée et les jeudis et vendredis matin jusqu’au 3 mars », poursuit le Dr Frances qui prête main-forte lui aussi.
Après cette date, un nouveau renfort ponctuel devrait permettre à la population de consulter également le lundi, et peut-être aussi le mercredi matin. « Mais cette solution ne peut être que transitoire », insiste le président de la CPTS de la Côte rocheuse, formel sur la saturation des généralistes du cru. De Banyuls à Argelès-sur-Mer, explique-t-il, les généralistes du territoire sont débordés. Il est donc urgent que de nouveaux médecins s’installent durablement à Collioure, d’autant que la commune voit sa population doubler durant l’été.
On continue à se gratter la tête pour trouver d’autres pistes
Dr Pierre Frances
Le pôle médical créé par la municipalité serait prêt à les y accueillir. « Sinon, entre collègues, on continue à se gratter la tête pour trouver d’autres pistes possibles », avoue le Dr Frances, également maître de stage. L’accueil d’un interne en neuvième année de médecine générale serait à l’étude avec l’agence régionale de santé (ARS). Mais ce sera aux habitants de la ville de le convaincre de rester. Afin de sortir de l’éphémère.
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique
« Cela correspond totalement à mes valeurs », témoigne la Dr Boizard, volontaire de Médecins solidaires
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »