Les Français sont toujours satisfaits de leur système de santé. Ils sont 81 % à se dire contents de la qualité des soins, 75 % de la pédagogie du personnel soignant, 64 % des conditions financières d'accès aux soins et 60 % de l'accès à ces soins (et ce malgré une baisse régulière depuis quatre ans). C'est ce que révèle un sondage* Opinion Way pour le cabinet Deloitte, publié ce mercredi 5 juin.
Alors que la loi de santé est examinée au Sénat, les Français ont été interrogés sur les mesures jugées prioritaires pour résoudre les déserts médicaux. 39 % d'entre eux citent le développement de l'exercice en cabinet de groupe, 27 % la fin du numerus clausus et 22 % la création de postes d'assistants médicaux, des mesures qui figurent dans la future loi. Seulement un Français sur dix cite la téléconsultation.
Le plan santé prévoit la mise en place d'hôpitaux de proximité, qui n'incluront pas les maternités. Or, 62 % des Français préfèrent une maternité éloignée, mais dont le niveau de spécialisation est plus élevé. La tendance s'inverse chez les femmes de moins de 35 ans, qui sont 55 % à privilégier une maternité proche de chez elles mais avec un niveau d'activité et de spécialisation plus faible.
Médecin traitant, choix n° 1
Sur la prévention, les personnes sondées seraient prêtes à payer pour des services de prévention personnalisés, en premier lieu sur le cancer (18,60 euros en moyenne), les maladies cardiovasculaires, la santé buccale et dentaire et l'ophtalmologie (autour de 14 euros).
Parmi les acteurs légitimes pour faire de la prévention, les deux tiers des Français placent en tête leur médecin traitant, un choix en baisse de cinq points par rapport à 2018. Viennent ensuite l'Assurance-maladie, les médecins spécialistes, la médecine du travail et le ministère de la Santé. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et les start-up sont en revanche peu plébiscités.
Les Français ont également leurs préférences en matière de numérique. Pour obtenir un deuxième avis médical, 43 % des répondants seraient prêts à aller dans une cabine de téléconsultation avec la présence d'un médecin, 12 % utiliseraient une application ou un site web. Un tiers refuse d'utiliser la santé numérique pour ce genre de consultations.
Concernant leurs données personnelles de santé, les Français ont à nouveau toute confiance en leurs médecins. 86 % sont prêts à les rendre accessibles à leur médecin généraliste, et 84 % à un médecin spécialisé. Huit Français sur dix font confiance à l'hôpital et les deux tiers à leur pharmacien. 68 % accepteraient d'ailleurs de consulter un médecin qui a recours à des outils d'intelligence artificielle d'aide au diagnostic.
Payer en plus pour le tiers payant systématique
Interrogés sur leur complémentaire santé, les Français – qui sont 9 sur 10 à en avoir une – sont satisfaits des remboursements. 91 % estiment que le remboursement sur une consultation de médecin généraliste est suffisant, 80 % sont satisfaits de la prise en charge des dépenses de pharmacie, et des frais hospitaliers. Les trois quarts pensent que les consultations de spécialistes sont également bien prises en charge.
Ils seraient cependant prêts à payer en plus chaque mois pour certains services supplémentaires. 58 % des Français seraient ainsi prêts à débourser en moyenne 9 euros par mois pour avoir une maison connectée, des tarifs négociés sur les objets connectés, ou des services bien-être (massage, méditation). 56 % pourraient payer 21 euros par mois pour avoir une aide à domicile (garde d'enfants, aide aux devoirs), ou une aide au maintien à domicile. Enfin, un Français sur deux pourrait payer en moyenne 26 euros en plus par mois pour bénéficier du tiers payant intégral et systématique.
* Enquête réalisée en ligne du 19 avril au 2 mai 2019, sur un échantillon de 2003 personnes représentatif de la population française de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas.
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