Le Collège de la médecine générale (CMG) a rendu public les chiffres clés du développement professionnel continu (DPC) pour la spécialité au 30 juin 2021. Ces données, sous format agrégé et anonymisé, sont la synthèse de l’offre et la demande de DPC en médecine générale.
Cette synthèse illustre que « la grande majorité des praticiens ne sont pas engagés dans la validation – pourtant obligatoire – de leur parcours triennal de formation 2019-2022 », rapporte la CMG dans son communiqué. « En effet, alors que l’Ordre des médecins recensait 86 000 médecins généralistes en activité en 2020, 24 000 médecins généralistes se sont aujourd’hui inscrits auprès de l’ANDPC, dont 10 600 ont réalisé deux programmes susceptibles de leur permettre de valider leur obligation triennale de formation 2019-2022 », poursuit-il.
5 637 actions publiées en 2021 chez les généralistes
Le CMG note toutefois que l'Agence nationale du DPC « ne dispose pas des données d’inscription pour les professionnels de santé libéraux non conventionnés avec l’Assurance Maladie, les salariés des établissements de santé ou médico-sociaux, publics ou privés, les salariés de structures privées ou publiques (ex : laboratoires pharmaceutiques, laboratoires de recherche, ministère des Solidarités et de la Santé, santé au travail, Éducation nationale…) ou les salariés de professionnels libéraux. » Ces chiffres sont donc limités et varient par région.
En Île-de-France par exemple, 3 294 médecins se sont inscrits à des actions ; en Auvergne-Rhône-Alpes, 2 912 ; a contrario, en Centre-Val-de-Loire, 643. Cette répartition par région correspond aux proportions de la démographie totale : respectivement 16 742 ; 15 593 ; 3 066 médecins par région.
Au total, en médecine générale, 1 340 organismes de DPC ont déposé 7 040 actions et après contrôle et validation de l'ANDPC et tirage au sort du CSI des médecins, 5 637 actions ont été publiées en 2021.
L’orientation prioritaire ayant le plus d’actions publiées (509) est la n° 103 : Démarche diagnostique en médecine générale, suivie par la n° 34 : Prise en charge des problématiques de santé de la femme (376) et la n° 32 : Amélioration de la prise en charge de la douleur (365).
Un dispositif réformé en 2016
Le dispositif de DPC, mis en place en juillet 2009, a été réformé en profondeur par la loi de modernisation du système de santé de janvier 2016. Cette réforme a recentré le DPC sur le cœur de métier des professionnels de santé et sur le processus de prise en charge du patient dans un objectif d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.
« Malheureusement, ces données en l’état ne permettent pas réellement au CMG d’accompagner les médecins généralistes dans leur parcours de formation comme il le devrait et comme il le souhaiterait », écrit-il. Le Collège demande alors « une information en temps réel, non anonyme, avec l’accord de chaque professionnel et dans le respect du RGPD ». En attendant, il publiera chaque semestre cette synthèse.
Le DPC a pour objectifs le maintien et l’actualisation des connaissances et des compétences, ainsi que l’amélioration des pratiques. Il constitue une obligation pour tout professionnel de santé, quel que soit son mode ou secteur d’activité. Chaque professionnel de santé doit justifier, sur une période de trois ans, de son engagement dans une démarche de DPC comportant des actions d’analyse, d’évaluation et d’amélioration de ses pratiques et de gestion des risques.
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