Participer à un groupe de pairs est-il aussi important qu’il y a 30 ans ?
Dr Yann Thomas-Desessarts. Absolument ! Ce système permet médecins se former volontairement une fois par mois. C’est d’ailleurs ce qui fait que les gens adhèrent à cette formule depuis 30 ans. Parmi les premiers atouts, il y a le fait de se retrouver entre médecins généralistes. On y parle de nous et de nos pratiques, et la plupart y éprouvent un certain plaisir car ce moment de travail et de réflexion permet à chacun de faire avancer ses pratiques. Ce n’est pas un cours magistral mais une discussion au cours de laquelle chacun est impliqué.
Quels freins empêchent les généralistes de créer ou rejoindre un groupe de pairs ?
Dr Y. T.-D. J’en vois principalement trois. Premièrement, des médecins hésitent à se lancer par manque de méthode car ils ne savent pas trop par quoi commencer. Je leur conseille de se rapprocher de la SFMG. Nous pouvons animer une première réunion avant de leur confier les clés. Ensuite, il y a ceux qui ont peur de s’exposer, pas très à l’aise pour parler en public. Il faut donc créer un climat de bienveillance autour de ces médecins. Enfin, il y a une catégorie de praticiens qui n’ont pas le temps ou ne savent pas le prendre.Malheureusement, seul un tiers des médecins se forme régulièrement.
Pourquoi est-il si compliqué de recenser le nombre de groupes de pairs ?
Dr Y. T.-D. Groupe de pairs® est une marque déposée mais chacun peut se l’approprier. En 2004, quand ces groupes permettaient une reconnaissance d’évaluation des pratiques professionnelles, on en comptait 1 200 à 1 300 de sept à huit praticiens en moyenne. Trop peu de médecins le savent mais depuis cette année, être en groupe de pairs permet de valider 10 heures de développement personnel continu (DPC), soit cinq réunions annuelles, et d’être indemnisés à hauteur de 450 euros.
Comment les groupes de pairs peuvent-ils faire valider ce DPC ?
Dr Y. T.-D. Il suffit d’aller sur l’onglet formation du site de la SFMG. La procédure est simple mais nous proposons de guider les médecins dans leur démarche. Il existe deux moyens de faire valider ce DPC. L’une est la participation régulière à une groupe de pairs. L’autre est un DPC thématisé groupe de pairs.
Quels sont les perspectives de développement des groupes de pairs ?
Dr Y. T.-D. Nous souhaitons que les groupes de pairs soient certifiés. Cette certification permettrait à chaque médecin participant de faire valoir ses bonnes pratiques. Nous projetons aussi d'organiser un symposium ou une journée annuelle des groupes de pairs.
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