Aujourd’hui, en Île-de-France, près d’un médecin libéral sur deux (46 %) en activité a plus de 60 ans, révèle ce lundi une enquête de l’Union régionale des professionnels de santé, médecins libéraux (URPS-ML). « Sans eux, du jour au lendemain, l’accès aux soins s’effondre », relève l’organisme représentatif des praticiens franciliens. Conséquence logique de ce constat, l’URPS a souhaité connaître les raisons qui pousseraient ces sexagénaires à arrêter ou à poursuivre leur exercice au-delà de cet âge charnière de 60 ans. À noter que parmi les 1 146 répondants, 59 % sont des actifs non retraités et 41 % sont en cumul emploi-retraite. Chacune de ces deux catégories déclare programmer son départ à la retraite « dans 2 à 5 ans » et avoir déjà diminué son rythme de travail.
Premières raisons avancées : la fatigue, le surmenage, leur propre état de santé et le fait d’être surimposé. Sur ce dernier volet, les répondants, peu importe leur situation, déplorent que l’exonération des cotisations retraite pour les médecins en cumul emploi-retraite intégral (dont le décret est entré en vigueur en juin dernier), ne concerne que l’année 2023. 58 % de ces praticiens estiment qu’elle devrait être pérennisée et 40 % pensent qu’elle devrait être déplafonnée au-delà des 80 000 euros alloués par le texte réglementaire et/ou devrait être ouverte aux médecins en cumul limité.
Huit médecins sur dix interrogés sont très pessimistes à l'idée de trouver un successeur à la fin de leur activité.
Côté médecins en cumul emploi-retraite, 75 % indiquent avoir diminué leur activité, mais près de la moitié d'entre eux ne savent pas s'ils vont bénéficier des allègements de cotisation retraite prévus en 2023.
Le salariat ? C'est niet !
Dans les deux catégories, l’URPS s'est penchée sur les facteurs qui les conduiraient à cesser leur activité de façon précoce une fois franchie la barre symbolique des 60 ans. Toutes concernent les obligations qui leur sont faites. En l’occurrence, la participation à la permanence des soins, « les nouvelles obligations numériques, type Ségur », la prise en charge de nouveaux patients, l’adhésion obligatoire à une communauté professionnelle (CPTS) et enfin « le manque de considération des pouvoirs publics ».
À l’inverse et sans surprise, donc, parmi les mesures efficaces qui les encourageraient à poursuivre leur activité, 97 % des médecins cumulant emploi-retraite et 88 % des actifs non retraités de plus de 60 ans citent par ordre décroissant l’exonération des cotisations retraites, l’ouverture de points retraite supplémentaires (respectivement 92 % et 88 %) et enfin, la défiscalisation des honoraires (respectivement 84 % et 87 %) en cas de cumul emploi-retraite.
Fait notable : pour près de la moitié des médecins interrogés, peu importe leur situation, la possibilité de salariat à partir de la retraite n'est pas une mesure déterminante pour qu'ils poursuivent leur exercice.
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