La plupart des Français favorables à une recertification de leur médecin traitant

Publié le 27/02/2017
diplôme

diplôme

Les Français sont très attentifs aux propositions en matière de santé des candidats à la présidentielle. Cette tendance, qu'indiquait déjà Odoxa dans son dernier "Baromètre Santé 360" en novembre dernier, se renforce, si l'on en croit une nouvelle étude présentée lundi pour Sciences Po, le Figaro santé, France Inter, la MNH, Orange Healthcare, la Générale de santé et la FHF. Plus des trois quarts des Français (77 %) affirment en effet que les propositions faites par les candidats auront un impact important sur leur vote. Il y a trois mois, ils étaient 61 % à l'affirmer.

Les patients attendent donc beaucoup du prochain président de la République pour réformer le système de santé français, bien que ce dernier soit encore très bien perçu par les Français - 82 % pensent que la France possède le meilleur système d’assurance maladie et/ou de remboursement des soins de santé d'Europe. Les médecins eux-mêmes étant d'accord avec cette perception (74% des 428 médecins interrogés, dont 250 généralistes).

La moitié des Français prête à consulter auprès d'une infirmière

Si les patients estiment que le système de santé est à la pointe, et que les médecins ont des connaissances médicales à jour (81 %), ils accordent cependant beaucoup d'importance à l'idée d'une recertification obligatoire des compétences, une réforme toujours poussée par l'Ordre : 85 % des Français y sont favorables. Les esprits semblent aussi assez mûrs pour la délégation de tâches: 56 % des assurés se disent prêts prêts à consulter auprès d’une infirmière plutôt qu’un médecin si cela permettait de garantir la permanence des soins.

Sur ce sujet, contrairement aux Français qui pensent à 81 % que ce sont aux pouvoirs publics d'agir sur la pénurie médicale, une majorité de médecins (56%) pensent que c'est à d'autres organismes de s'en charger, notamment l'assurance maladie. Ces derniers sont nombreux mais pas majoritaires (48 %) à trouver normal que l'on octroie plus d’avantages aux praticiens prêts à exercer dans les déserts médicaux, ou que l'on limite l’installation dans les zones où ils sont déjà en nombre suffisant (43 %). Mais la solution la plus répressive ne fait pas recette : seuls 9 % des praticiens affirment qu'il faut obliger des médecins à s’installer dans les zones où ils sont en nombre insuffisant. Peut-être parce qu'ils craignent d'en faire eux-mêmes les frais :  7 médecins sur 10 refuseraient de s'installer en zone rurale ou en banlieues, à moins que les mesures ne soient "suffisamment incitatives". 

Odoxa a également interrogé un millier de patients français sur ce qu'ils pensaient du système de santé et des réformes proposées par les différents candidats. Sur ce point, nos concitoyens sont toujours aussi ambivalents. Ils sont favorables à des mesures visant à réduire le déficit de l'assurance maladie... "du moment qu'elles n'impliquent pas d'effort financier de leur part", précise le baromètre! Ainsi, les sondés sont nombreux à penser qu'il faut favoriser les soins ambulatoires (83 %), inciter les médecins à limiter les arrêts maladie (73 %) ou encore à développer l'usage des médicaments génériques (72 %). Au contraire, ils sont beaucoup moins favorables au remboursement des médicaments seulement pour les maladies les plus graves (90 % sont contre) ou encore à mettre en place une franchise en faisant payer à l’assurance complémentaire des patients les 1000 premiers euros (73 % y sont opposés), ces mesures faisant écho au programme présidentiel du candidat Fillon. 


Source : lequotidiendumedecin.fr