On a beaucoup parlé ces derniers temps du Développement professionnel continu (DPC), mais quatre mois après le lancement de la période transitoire, où en est-on ? Quoique l’on connaisse aujourd’hui le montant du forfait alloué au médecin pour sa formation, ainsi que les méthodes et modalités validées par la Haute Autorité de santé (HAS), les professionnels de santé tardent apparemment à se lancer dans l’aventure. Et pourtant, le dispositif a bel et bien démarré ! Jusqu’à la fin de la période de transition qui doit se terminer le 30 juin, les médecins peuvent, sans risque de voir leur formation non validée par les instances de l’OG DPC, s’inscrire sur le site mondpc.fr pour participer à l’un des 1 763 programmes de DPC mis en ligne proposés par les quelques 2 000 organismes de formation enregistrés à ce jour auprès de l’OG DPC.
Des chiffres loin d’être éloquents
L’absence de label « qualité », en attente des critères de validation qui devraient bientôt être publiés par arrêté au JO, a peu de chances d’entacher la validité de leur formation. Mais seulement quelques professionnels de santé semblent le savoir. Car le dispositif peine en effet à démarrer contrairement à ce qu’assure l’OG DPC qui parle de « succès » sur son site Internet. Les chiffres sont loin d’être éloquents. 10 000 médecins (salariés et libéraux confondus) sur les 220 000 recensés en France se seraient inscrits sur mondpc.fr pour participer à un programme de formation, soit 4,5% de la profession... « Il faut absolument donner une lisibilité à ce dispositif, explique le Dr Charles-Henry Guez (SML), membre du conseil de surveillance de l’OG DPC. Les confrères sont un peu perdus face à cette procédure complexe et ils attentent de pouvoir être sûrs de faire leur formation. »
L’absence de communication autour du nouveau dispositif et le nombre insuffisant d’inscrits posent aujourd’hui un problème encore plus important : les programmes seraient parfois annulés par manque de participants pénalisant ainsi les autres. « Le nombre de médecins qui se forment aujourd’hui est moins important qu’auparavant. Ce n’est pas normal», s’inquiète le Dr Guez.
Formations pluriprofessionnelles
Pour le Dr Gérald Gaillot (CSMF), élu président du Conseil de surveillance de l’OG DPC, élu la semaine dernière, il est important « d’inciter » les médecins à s’inscrire pour faire leur DPC annuel. Reste désormais à mettre en place selon lui « une action d’information très importante ». Un avis également partagé par le Dr Jean-Claude Bensoussan, membre du conseil de surveillance de l’OG DPC (MG France) qui préférerait, toutefois, que celle-ci se mette en place « une fois que les outils seront complètement calés ». Prudent, le généraliste plaide plutôt en faveur d’un report de la date de transition au 31 décembre 2013.
Le nouveau président du conseil de surveillance insiste également sur l’importance du DPC comme outil permettant de participer au développement de la coordination des soins. Un budget réservé à des actions de formations pluriprofessionnelles a d’ailleurs été créé. « Si on veut se diriger vers cette "médecine de parcours" dont a parlé le Premier ministre dans son discours sur la stratégie de santé en février à Grenoble, la formation entre professionnels de santé est à privilégier pour réussir à mettre en place la coordination des soins », prévoit, optimiste, le généraliste d’Eure-et-Loir.
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