Un mois après leur introduction, les cotations pour les consultations dites « complexes » et « très complexes », correspondant selon la convention à la « prise en charge de patients présentant une pathologie complexe ou instable ou à des situations cliniques comprenant un fort enjeu de santé publique », sont pour le moment peu utilisées par les médecins généralistes, révèle un sondage réalisé par legeneraliste.fr (273 répondants).
À la question « Avez-vous coté depuis le 1er novembre une consultation complexe (46 euros) ou très complexe (60 euros) », vous êtes 82,1 % à répondre non. Pour près de la moitié des répondants (49,1 %), l'occasion ne s'est pas présentée. « Elle se présente rarement », observe le Dr Emmanuel J, qui voit en ces nouvelles cotations une habile manœuvre des « technocrates ». « Un diagnostic compliqué ou 3 à 4 motifs par consultation, c'est tellement plus fréquent », ajoute-t-il. Le Dr Pascal B. abonde en ce sens : « la multiplication des motifs avec rédaction de courriers en consultation ne sont pas revalorisés », regrette-t-il. Et de compléter, « ce sont eux qui captent notre énergie et notre temps ».
Un tiers des médecins n'ont pas osé
Un tiers des médecins ayant répondu au sondage (33 %) auraient pu réclamer 46 ou 60 euros à un patient grâce à cette nouvelle cotation mais n'ont pas osé le faire.
« Faire venir en urgences un patient pour organiser rapidement la prise en charge de son cancer : demande d'ALD, rendez-vous chez des spécialistes, si en plus je lui annonce que, cerise sur le gâteau, la consultation qu'il n'a pas demandée est double tarif sans être remboursé à 100 %, IL SERA HEUREUX », ironise le Dr Frédéric M, pour qui ces consultations devraient « être systématiquement prises en charge à 100 % ». Le Dr Jean-François F s'offusque : « Je ne participe pas aux usines à gaz ! Honoraire vient du mot honneur et non pas de l'aumône consentie par les caisses ! »
Au final, mois d'un praticien sur cinq (17,9%) a déjà appliqué l'une des nouvelles cotations.
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