Le débat se poursuit au sein de la profession autour de la recertification périodique des médecins. Le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) a indiqué être a priori favorable à la recertification que veut mettre en place la ministre de la Santé, rappelant que les médecins ont « l'obligation déontologique de se former régulièrement ». Le syndicat a cependant posé trois conditions.
Il souhaite que tous les médecins puissent avoir accès aux formations (y compris les remplaçants non thésés, aujourd'hui exclus) et demandent que ces dernières soient de qualité. Enfin, les jeunes généralistes veulent que les médecins et les organismes chargés de la recertification perçoivent une « indemnisation plus juste ». La critique est à peine voilée contre le dispositif de développement professionnel continu (DPC), obligation triennale sans sanction. « La formation médicale continue mériterait d'être revue et corrigée », affirme le syndicat.
De professionnels de santé pas tous convaincus
La ministre de la Santé a relancé le chantier de la recertification lors du dernier congrès de l'Ordre national des médecins. « Tout médecin devait entretenir et perfectionner ses connaissances dans le respect de son obligation de développement professionnel continu (DPC) », avait-elle affirmé Agnès Buzyn.
Elle aura fort à faire pour convaincre les professionnels de santé. Au printemps 2016 déjà, le CNPS et l'UNPS avaient exprimé leur opposition à la recertification, la qualifiant respectivement de « superflue »et « vexatoire », ou encore de« contraignante et humiliante ». Le SML redoute une « nouvelle usine à gaz ».
Les doyens, l'Ordre et la jeune génération sont eux favorables au contrôle des compétences des internes et des médecins.
Lors de son université d'été, à Giens (Var), début septembre, la CSMF s'était prononcée en faveur d'un « processus de recertification basé sur la connaissance et la pratique » à condition qu'il soit organisé par la profession. Refusant de laisser le secteur assurantiel s’emparer de ce domaine, son président, le Dr Jean-Paul Ortiz souhaitait que le collège de la médecine générale, les conseils nationaux professionnels et les syndicats de spécialités en élaborent les critères, et que les syndicats représentatifs mènent la négociation.
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