L'hypocondrie coûterait au système public de santé britannique en examens médicaux en tous genres près de 56 millions de livres (61,5 m€) par an, affirme jeudi une étude publiée dans le National Institute for Health Research Journal.
L'hypocondrie semble prendre une nouvelle envergure avec le développement d'internet, selon les auteurs. "Lorsqu'ils consultent leur généraliste, les patients arrivent avec une liste de quatre pages de possibles maladies qu'ils ont trouvées sur internet et le pauvre généraliste se retrouve à devoir la lire en moins de cinq minutes", a expliqué Peter Tyrer, Professeur émérite à l'Imperial College de Londres, lors d'une conférence de presse. "Docteur Google est une vraie mine d'information mais il ne remet pas les choses dans leurs proportions", a-t-il ajouté.
Pour contrer ce phénomène, l'étude conseille aux médecins généralistes de demander aux patients s'ils sont stressés par leur état de santé. L'étude plaide également pour le développement de thérapies cognitives pour aider à la gestion du stress lié à la peur de contracter des maladies. Cette étude a ainsi testé l'efficacité d'une forme de thérapie cognitivo-comportementale pour l'anxiété de la santé (CBT-HA) donnée par des thérapeutes supervisés et formés.
Pendant cinq ans, près de 444 patients atteints d'hypocondrie ont suivi ce type de thérapie dans cinq hôpitaux d'Angleterre par des médecins, infirmières et psychologues et les résultats se sont révélés prometteurs. Si les coûts de santé étaient à peine moins élevés comparés à ceux générés par les autres patients suivis de façon standard, on notait en revanche une baisse significative de l’anxiété chez les patients : "Nous avons constaté que la CBT-HA (Cognitive –Behaviour Therapy for Health Anxiety) à une moyenne de six sessions était beaucoup plus efficace que les soins standards pour améliorer l'anxiété de la santé et a également conduit à une amélioration accrue de l'anxiété et des symptômes dépressifs", relèvent les auteurs. Efficacité plutôt supérieure, semble-t-il, lorsque les séances étaient délivrées par des infirmières par rapport à celles assurées par des psychologues ou des médecins. L'étude recommande donc la mise en œuvre de ce type de thérapie pour patients anxieux dans les hôpitaux du pays.
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