Après six mois d’existence l’heure est au premier bilan pour la nouvelle Agence nationale du DPC. Les nouvelles instances sont désormais toutes en place et leurs 357 membres nommés. Les premières réunions de travail ont permis de commencer à mettre en œuvre les nouvelles règles du jeu.
Au rang des nouveautés pour les professionnels, il ne faudra plus désormais parler en journée de formation mais en heures. Notamment pour s’adapter au numérique et au fait que certaines formations se font aujourd’hui en e-learning, le plafond de prise en charge pour les médecins se compte maintenant de façon horaire. Le DPC sera donc financé pour les généralistes en 2017 à hauteur de 21 heures dont 10 au maximum pour des actions de DPC non-présentielles. L’indemnisation s’élève à 45 euros par heure.
Pour revoir le modèle économique du DPC, l’ANDPC compte aussi sur la mise en place de la liste d’attente qui permet de réinscrire sur des formations des professionnels en cas d’annulation de confrères. Une obligation désormais triennale et une prise en charge dégressive (pour les organismes) en fonction du nombre de participants, devraient aussi permettre une meilleure optimisation des coûts. Sur un sujet particulièrement sensible, l’ANDPC confirme également que la maîtrise de stage, aux côtés d’autres actions spécifiques comme le tutorat ou le Paerpa, reste prise en charge hors quota DPC pour les professionnels.
Adieu taî-chi et qi-gong...
L’ANDPC avait aussi promis plus de qualité et de rigueur dans l’offre de formation. Tous les organismes de formation ont donc dû se réenregistrer auprès de l’agence avant le 21 décembre. C’est donc 2157 organismes qui l’ont fait pour quelque 3000 auparavant. « Cela montre que certains ont peut-être vu la marche à franchir » commente Michèle Lenoir Salfati, directrice générale de l'ANDPC. Une trentaine de nouveaux organismes se sont inscrits mais il s’agit à 98% d’anciens.
Pour valider leur enregistrement, l’agence regarde la question de l’indépendance, c’est-à-dire les liens des concepteurs et formateurs avec l’industrie pharmaceutique notamment. La conformité des informations et documents transmis ainsi que l’étayage scientifique des formations sont également regardés.
Au-delà des organismes, sur le contenu des actions de DPC le plan de contrôle de l’ANDPC est également ambitieux. 20 000 contrôles annuels sont prévus. L’ANDPC vérifiera notamment que les actions déposées rentrent dans les orientations prioritaires. « Si un organisme propose une action sur l’anglais, le management ou la nomenclature ce sera refusé », explique Michèle Lenoir Salfati. Pareil pour des actions qui portent sur des pratiques non conventionnelles, non enseignées ou non validées. La directrice générale cite par exemple « le tai-chi, le pilates ou la méditation chinoise ».
L’enveloppe pluri-professionnelle qui avait été créée disparaît également pour l’instant après un bilan « extrêmement mitigé ». « Cela avait créé un effet d’aubaine, analyse Mme Lenoir-Salfati. Tout le monde s’est beaucoup formé au Qi-gong ». Les contrôles supplémentaires seront effectués par les commissions scientifiques indépendantes à partir d’une grille de critères. Des questionnaires d’évaluation des organismes à remplir par les participants vont être élaborés et l’ANDPC espère pouvoir déployer les visites sur site au dernier trimestre 2017.
Avec cette mise en place progressive, l’ANDPC espère donc remettre sur les rails un fonctionnement du DPC longtemps très critiqué par les professionnels. Un des enjeux forts pour cette année reste la mise en place du document de traçabilité qui permettra aux médecins de rendre compte de leur obligation de formation, en l'occurence auprès du CNOM. L’agence espère que le dispositif sera prêt pour avril. Quant aux premiers chiffres de l’année, l’ANDPC a compté sur son site 3872 actions de DPC proposées pour 2017, 23 722 professionnels se sont d’ores et déjà inscrits, dont 36% de médecins. 14% du budget de 2017, qui s’élève à 170 millions, est donc pour l’instant engagé. Rappelons qu’en 2016, l’enveloppe des praticiens libéraux était épuisée à la mi-août...
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