Patrick Bouet réclame "des investissements financiers importants" pour la recertification des médecins

Publié le 08/06/2016
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Pour un premier Congrès virtuel, il fallait un sujet futuriste. La Prévention Médicale organisait donc mardi 7 juin un débat sur la « compétence des médecins en question : de l’insuffisance professionnelle à la recertification ». Autour de la table, outre la coprésidente du Collectif de patients CISS Claude Rambaud, le directeur général du Sou Médical Nicolas Gombault et le Pr René Amalberti, intervenait le président du CNOM Patrick Bouet qui en a profité une nouvelle fois pour défendre l’idée de la recertification.

Le Dr Bouet avait évoqué pour la première fois cette mesure en début d’année « avec la volonté de susciter le débat ».  Si Manuel Valls l’avait reprise plus ou moins à son compte lors de la Grande conférence de santé, elle n’a pas été relancée depuis trois mois. L’ordre n’a pourtant pas abandonné ce cheval de bataille; il garde le même mot d’ordre, même si, dixit son président, « recertification n’est sûrement pas le bon thème car il suppose qu’il y ait une certification qui n’existe pas pour l’instant ».  Selon lui il est aussi important de comprendre que recertification n’est pas « rediplomation ». Il s’agit davantage d’accompagner le professionnel et de lui proposer une analyse de son parcours, sur la base du modèle hollandais privilégié par Patrick Bouet parmi les différentes initiatives existantes à l’étranger.  

Cette direction pour la recertification fait du portfolio médecin un « outil nécessaire » d’après le président du CNOM, qui juge également que s’il n’existe pas de « délai optimum » une fréquence de six ans semble être la plus appropriée. « L’objectif n’est pas la sanction mais de remettre dans le circuit certains médecins qui sont en difficulté » précise le Dr Bouet.

Le CNOM au pilotage

Pas de doute pour ceux présents autour de la table : nul besoin de créer un bureau de certification : on doit travailler avec les organismes et instances qui existent déjà. « Il faut s’appuyer sur l’université, sur les collèges professionnels, sur l’ordre etc » souligne Patrick Bouet et le président du CNOM d’ajouter que le pilote de cette mesure est tout trouvé : l’Ordre des médecins, « et il n’y a pas 36 pilotes dans l’avion ».  S’il n’exclut personne de ce processus de recertification le président du CNOM rappelle toutefois qu’il n’est sûrement pas « pertinent de commencer par les médecins qui ont 60 ans ». Quoi qu’il en soit, cette mesure ne verra pas le jour sans une volonté politique de l’Etat qui semble s’être manifestée en février dernier mais qui devra aussi passer pour Patrick Bouet par « des investissements financiers importants qui détermineront si c’est réellement une priorité pour l’Etat ou non ». 


Source : lequotidiendumedecin.fr