Chez les médecins généralistes en revanche, les revenus imposables s’érodent légèrement, en repli de 0,8 % en 2023, après une baisse significative en 2022 (-7 %). Pour rappel, la revalorisation de la consultation de référence à hauteur de 30 euros, intervenue le 22 décembre… 2024, n’aura un impact réel que sur les BNC 2025. Toujours chez les médecins cliniciens, les pédiatres ne sont pas parvenus à contrecarrer la tendance baissière de leur résultat : leurs revenus avaient encore reculé de 2,3 % en 2023 après avoir déjà baissé de 2,5 % en 2022. Là aussi, il faudra mesurer si le rattrapage tarifaire intervenu dans la nouvelle convention se révèle à la hauteur.

L’exercice 2023, atypique, avait été marqué par le fiasco du premier round des négociations tarifaires avec la Cnam. Faute d’accord avec les syndicats, un règlement arbitral était entré en vigueur le 1er novembre 2023, déclenchant une maigre revalorisation des tarifs de consultation, à hauteur de 26,50 euros pour les généralistes en secteur 1 et de 31,50 euros pour les spécialistes en secteur 1 ou 2 adhérant à l’option pratique tarifaire maîtrisée (Optam). En substance, donc, toutes les spécialités de secteur I ou Optam avaient ainsi bénéficié de ce coup de pouce de +1,50 euro sur les consultations (1,80 euro dans les Drom). Une mesure qui aura très modestement impacté les BNC 2023 (puisqu’elle s’est appliquée seulement sur les deux derniers mois de l’année).

Le tableau ci-dessous présente cette fois l’évolution des recettes (chiffre d’affaires total) des médecins libéraux en 2023, qui diffère parfois des BNC (selon l’évolution du taux de charges notamment), mais confirme la tendance générale haussière cette année-là. Sans surprise, les recettes augmentent dans la quasi-totalité des spécialités en 2023 mais reculent chez les généralistes et les pédiatres (-0,2 % et -2,1 %).

Les anesthésistes-réanimateurs en tête du palmarès

Enfin, en 2023 toujours, le podium des spécialités aux plus hauts revenus était resté inchangé par rapport à 2022, toujours selon les données fiscales de l’Unasa.

Les anesthésistes-réanimateurs dominaient le classement avec un BNC moyen de 184 418 euros, devant les néphrologues (165 K€) et les urologues (151 K€). On retrouvait dans le haut de cette pyramide des revenus la quasi-totalité des spécialités techniques et médico-techniques – les cliniciens fermant la marche avec les endocrinologues, médecins remplaçants, psychiatres et allergologues, autour de 65K€.

Pour l’exercice 2023, les échantillons exploités par l’Unasa varient sensiblement d’une spécialité à l’autre. Le plus grand panel concerne la médecine générale avec 9 036 médecins affiliés. À noter que ces revenus moyens sont généralement un peu supérieurs aux moyennes détaillées dans un second temps par la Carmf (sur la totalité des effectifs de la profession).