L’Ordre des médecins publie ce jeudi son rapport annuel sur la permanence des soins ambulatoires (PDSA). Comme en 2018, la PDSA a fait l’objet de nouveaux ajustements dans de nombreux départements en 2019. Ainsi, plus de deux tiers (67 %, + 7 % par rapport à 2018) des 101 conseils départementaux de l’Ordre ont fait part de changements organisationnels (modification des plages horaires, resectorisation, augmentations du nombre de régulateurs…) de la permanence des soins. L’immense majorité de ces CDOM (88 %) indiquent avoir été associés par leurs agences régionales de santé à ces changements.
Malgré ce renouveau organisationnel dans deux départements sur trois, les chiffres de la PDSA à l’échelle nationale ont assez peu évolué par rapport à 2018.
Légère baisse du volontariat chez les effecteurs
Le taux de volontariat national pour l’effection a légèrement diminué, passant de 38,6 % des médecins susceptibles de participer à la permanence des soins* en 2018 à 38,1 % en 2019, soit 24 258 praticiens volontaires. Par ailleurs, l’Ordre précise que le taux de participation des médecins « doit être interprété avec précaution ». Un haut taux de participation dans un département n’est pas forcément synonyme de bon fonctionnement de la PDSA, et inversement.
Le rapport révèle également que la part des territoires de permanence des soins couverts par moins de dix (35 %, soit - 2 %) et moins de cinq praticiens volontaires (19 %, soit -2 %) a légèrement reculé en 2019.
Dans son rapport, l’Ordre souligne que « la baisse du taux de participation ne s’explique pas exclusivement par un désengagement des médecins libéraux ». Selon l’institution, des « facteurs conjoncturels tenant à la démographie médicale » ainsi que d’autres « structurels tenant à l’organisation de la PDSA » peuvent également expliquer ce léger recul. Le document révèle en outre qu’un tiers des départements (34 %) a enregistré une hausse du volontariat et qu’un autre tiers (33 %) a connu une baisse de celui-ci.
L’âge moyen des effecteurs a une nouvelle fois diminué cette année. Il était de 47 ans en 2019, contre 47,4 en 2018. La part des praticiens de moins de 35 ans et des 35-59 ans, qui représentent la grande majorité des effecteurs volontaires (62 %), ont toutes deux augmenté d’un point par rapport à 2018. Si la part de femmes volontaires a crû de 2 %, les hommes restent majoritaires. Ils représentent ainsi 59 % des effecteurs.
Régulation : nette hausse de la contribution des retraités, salariés et remplaçants
Le nombre de praticiens ayant participé à la régulation médicale a quant à lui diminué de façon plus importante que pour l’effection, avec une chute de 3,8 % par rapport à 2018. Ainsi, 40 % des CDOM ont constaté une baisse de la participation.
En revanche, la proportion d’omnipraticiens libéraux exclusifs a gagné un point : 5,2 % d’entre eux ont pris part à la régulation dans le cadre de la PDSA. En y ajoutant les 519 praticiens retraités, salariés et remplaçants y ayant également participé, l’Ordre indique que 3 043 généralistes ont assuré le rôle de médecin régulateur en 2019, soit une hausse 0,6 % par rapport à l’année précédente.
« L’évolution de la participation à la régulation doit cependant être relativisée, tempère le rapport. Car elle tient exclusivement à la hausse de 29 % du nombre de retraités, salariés et remplaçants. » La part des libéraux installés ayant assuré le rôle de régulateur a, elle, baissé. Une évolution que le rapport attribue en partie à une « réticence des médecins généralistes libéraux à exercer cette fonction, souvent jugée particulière et complexe ».
*médecins ayant une activité libérale de titulaire de cabinet, de collaborateur ou d’associé de SEL ou de SCP, de régulateurs, les médecins libéraux ayant une activité de remplacement, les médecins ayant une activité en centre de santé. Les médecins exemptés sur l’ensemble de la période ont été exclus.
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