Cette histoire est très triste, et au moment où un confrère vient d'être assassiné, elle nous démontre que les généralistes sont toujours vulnérables…
Un confrère m'a appelé au téléphone et, au décours de notre conversation, il m'a fait part de son souhait que sa récente agression puisse être narrée, et je me suis plié à cette volonté. Notre collègue, il y a quelques semaines de cela, a remarqué le jeu d’un patient qu’il connaît bien et qui attend patiemment la fin des consultations pour rencontrer le praticien. Dès lors il sort une matraque, et menace au moyen de cet outil notre confrère pour lui soutirer sa menue monnaie.
À l’issue de cette agression, notre confrère a eu de multiples contusions au niveau de la face. Suite à son départ précipité par la fenêtre de son cabinet, de nombreuses plaies l’ont conduit au centre hospitalier de proximité (ITT de 4 jours). À son retour au domicile, il s’est empressé de porter plainte auprès de la gendarmerie nationale. Lors de sa déposition il a appris la mésaventure de ces fonctionnaires qui ont dû arrêter un forcené qui avait détruit avec son véhicule le portail d’entrée de la gendarmerie (ce dernier a écopé de plusieurs mois de prison).
Après avoir expliqué sa mésaventure (qui était connue car le responsable avait été arrêté juste après l’agression), notre confrère a appris que le délinquant n’était plus retenu et qu’il était libre de tout mouvement.
Au-delà de cet événement, nous remarquons que la vie d’un généraliste a moins d’importance qu’un portail de gendarmerie. Il est vrai qu’une intrusion au sein d’une gendarmerie est une atteinte à la sécurité publique, donc à l’État. Cependant, le généraliste qui se met au service de ses patients, ne doit pas accepter toutes les violences (verbales et physiques) des patients qui bafouent également les valeurs de la République.
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