J’exerce la médecine générale depuis 45 ans dans une commune de 40 000 habitants, en petite couronne parisienne, ni pire ni meilleure que ses voisines. J’y gère une patientèle qu’on peut qualifier de pléthorique. J’ai 73 ans et mon cabinet jouxte mon appartement dans une petite copropriété à la lisière des cités…
Il y a quelques semaines, je sortais un soir mes deux caniches, vers 20 h, dans la contre-allée piétonnière toute proche. J’y rencontre un de mes patients, du même âge que moi, qui, lui aussi, promenait son chien. Naturellement, nous échangeons quelques mots. Soudain, un loustic en scooter surgit derrière nous en pétaradant et frôle mon interlocuteur qui le harangue. Le loustic s’arrête, fait demi-tour et, en colère, s’en prend à mon patient : « Qué qu’tu veux, toi ? Qué qu’tu veux ? ». Cela dit d’un ton très menaçant. Mais à ce moment-là, il me reconnaît et lance à mon voisin : « T’as du pot d’être avec mon docteur » et il repart aussi sec. Mon patient me dit alors en souriant : « Dorénavant, je sortirai mon chien en même temps que vous ! »
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