La ministre de la Santé adresse un message fort à la profession. Dans son interview au Généraliste, Agnès Buzyn exhorte les praticiens à « une prise de conscience collective ». « Les médecins ne peuvent plus rester insensibles aux difficultés d’accès aux soins de nos concitoyens », a-t-elle clamé avant la réunion du comité chargé d’appliquer le plan gouvernemental pour lutter contre les déserts médicaux.
Comme sa prédécesseure Marisol Touraine, la ministre a jusqu’à présent toujours défendu la liberté d’installation, face à ses adversaires politiques, face aux élus de terrain, face aux institutions comme la Cour des comptes ou le Conseil économique social et environnemental, et parfois face aux patients eux-mêmes qui réclament un durcissement des règles de conventionnement des médecins. Agnès Buzyn l’affirme aujourd’hui : « Les incitations à l’installation n’ont pas porté leurs fruits ».
Même si votre consœur ne croit pas en la coercition, elle réclame un engagement de la profession pour mieux s’organiser, déléguer davantage de tâches, améliorer la prise en charge des soins non programmés grâce à des créneaux sans rendez-vous pour les urgences, ou une plus forte participation à la PDS. En évoquant le « contrat de confiance », c’est en quelque sorte un appel de la dernière chance qu’Agnès Buzyn lance à la profession. Attention à ne pas la décevoir. « De temps en temps, des décisions plus fermes s’imposent », prévient-elle.
La profession semble avoir compris qu’elle est à la croisée des chemins. Dans un communiqué commun très symbolique, la quasi-unanimité des syndicats des médecins seniors et juniors se sont engagés « pour l’accès aux soins de tous » sur le territoire. Les syndicalistes semblent prêts à répondre présents.
Pour le bien de tous, personne n’a intérêt à prêcher dans le désert.
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