La grève des médecins généralistes de l'agglomération roannaise semble plutôt bien prendre, selon ses organisateurs. Lundi, ce mot d’ordre de fermeture des cabinets qui doit durer trois jours pour protester contre le projet de loi santé et exprimer le "mal-être" de la profession semblait particulièrement bien suivi. Selon le Dr Bruno Pagès, l'un des médecins à l'origine du mouvement, la grève est "massive" car suivie par la quasi-totalité de ses confrères roannais. "Selon un pointage, 50 sur 52 cabinets médicaux sont fermés à Roanne. (...) Dans les villes et villages aux alentours de Roanne, le mouvement est suivi par au moins 95% des médecins", estime le Dr Pagès.
Dans une lettre adressée aux patients et relayée notamment par l’UFML, les médecins roannais grévistes ont expliqué les raisons d'un tel mouvement par "l'évolution catastrophique de la démographie médicale" et le vote par l'Assemblée nationale du projet de loi Touraine qui verra une "évolution considérable de la charge administrative demandée aux médecins". "Nous sommes installés dans une région où il fait bon vivre mais les patientèles sont deux fois plus importantes que la moyenne nationale. Essayez d'appeler pour prendre un rendez-vous ! Vous en aurez au bout de trois semaines. Sauf urgence. Et si vous n'êtes pas un patient habituel, vous vous entendrez dire qu'on n'en prend pas de nouveau. Vous pourrez faire le tour de l'annuaire. Vous ne trouverez aucun médecin", a détaillé le généraliste.Relayé par les syndicats de la profession, le mouvement de grève se veut "spontané", "apolitique" et "asyndical". Il sera rejoint mercredi, par des médecins de Saône-et-Loire: le collectif "MST 71" (médecins sans télétransmission), avec près de 200 généralistes, a en effet appelé dimanche soir à suivre le mouvement "par solidarité", a indiqué l'une de ses porte-paroles, Stéphanie Grassi.
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