Il manquerait des généralistes dans 53 % des pays européens. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude réalisée par le Conseil européen des Ordres de médecins.
Au cours du premier semestre 2014, cette instance a mené une enquête sur la démographie médicale et les flux migratoires dans le cadre d’un Observatoire européen. Et ses premiers résultats nous renseignent sur l’état de la médecine générale en Europe. La pénurie de généralistes toucherait ainsi la France, l’Irlande, le Portugal, la Roumanie, la Suède, la Suisse, la Slovaquie et la Slovénie. Mais épargnerait l’Autriche, Chypre et la Norvège. Quant à la Belgique, la Grèce, la Lituanie et le Royaume-Uni, ils n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Féminisation de la population médicale, inclinaison pour l’exercice salarié, vieillissement des professionnels… Des caractéristiques de la médecine générale propres à l’Hexagone ? Rien n’est moins sûr. Parmi les constats faits par l’Observatoire européen, une tendance se dégage : la spécialité se féminise. Une tendance très marquée en Roumanie, Slovénie et Lituanie, pays où près de sept généralistes sur dix sont des femmes. Ce mouvement est en revanche plus lent en Belgique, Suisse et Irlande où elles ne sont qu’environ trois sur dix. En France, les femmes représentent 42,1 % des généralistes, tous modes d’exercice confondus.
Chypre attire les généralistes
Mais là où les pays se distinguent le plus c’est dans leur capacité à retenir ou non leurs étudiants. La palme de la séduction revient à Chypre : 85,7 % des généralistes en exercice ont obtenu leur diplôme dans un autre pays européen que leur pays de naissance. Plus encore, 14,3 % l’ont obtenu dans un pays extra-européen ! Faudrait-il en conclure que la médecine générale se joue des frontières de l’UE ? Les résultats de l’Observatoire font apparaître plutôt des situations contrastées. Ainsi, tous les généralistes lituaniens et slovaques exercent dans leur pays de naissance qui est également celui d’obtention de leur diplôme. En Norvège, un généraliste sur trois est diplômé d’un autre pays européen et moins d’un sur dix d’un pays hors UE. Les praticiens français sont quant à eux nés à 83,7 % sur le territoire. Et, parallèlement, seuls 2,6 % des généralistes ont obtenu leur diplôme dans un autre pays européen, 2,2 % étant, pour leur part, diplômés d’un pays extra-européen. Au total, la grande majorité des généralistes de l’UE exercent, en somme, dans leur pays de naissance.
L’Allemagne, l’Italie et la Roumanie sont les trois pays d’origine de la majorité des généralistes exerçant dans
un pays autre que celui où ils sont nés. Et ce sont également ceux qui forment, principalement, les généralistes diplômés en dehors de leur pays de naissance.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique