Durant tout le mois d’août, l’association Médecins pour demain – ce collectif de libéraux qui avait émergé, en septembre 2022, sur les réseaux sociaux avant de fédérer plusieurs milliers de membres autour de la revendication phare du C à 50 euros – a lancé une vaste consultation en ligne afin de connaître l’opinion de ses membres sur la revendication du passage du tarif de la consultation de médecine générale à 30 euros.
Le verdict est sans appel : 95,4 % des quelque 4 500 répondants rejettent cette hypothèse, jugée pas à la hauteur. Dans le détail, ils sont 43,2 % à déclarer l’envisager « si et seulement si » le C est indexé sur l’inflation, tandis qu’une franche majorité (58 %) se prononce en faveur de la poursuite de la mobilisation pour un C à 50 euros.
Pour obtenir gain de cause, les troupes de Médecins pour demain mettent en avant comme moyens d’action, la « grève illimitée » (51 %), à partir du 13 octobre, puis le « déconventionnement » (43,7 %), talonné par le recours aux dépassements d’honoraires (40,5 %).
« À la veille de la reprise des négociations conventionnelles et du vote définitif de la proposition de loi Valletoux, le constat est sans appel », souligne la cheffe de file de l’association. La Dr Mélanie Rica-Henry, qui voit la position de fermeté de son collectif ainsi confortée, prépare déjà les grandes manœuvres. « On voulait se baser sur ce sondage pour décider des actions à mener. Il nous donne les grandes pistes d'action à développer, même si nous attendons de voir l'orientation que prendront les prochaines négociations conventionnelles ».
Irritants : obligation de garde, CET et tiers payant
À noter que le même sondage contenait un item « réponse libre » dans lequel les répondants pouvaient lister leurs principaux « irritants ». Parmi les lignes rouges citées, on retrouve le contrat d’engagement territorial (CET, 750 occurrences) et l’obligation de garde ou de PDS-A (180 occurrences). Enfin, réagissant à l'accord conclu cet été entre Les libéraux de santé (LDS), les complémentaires et les éditeurs, la quasi-totalité des répondants se sont déclarés opposés au tiers payant généralisé (le compromis précité est un « accord de méthode » pour déployer des solutions opérationnelles de dispense d'avance de frais, NDLR).
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