En Gironde, les Chinois ne sont pas attirés que par les vins de Bordeaux. Apparemment notre système de santé, et les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) en particulier suscitent leur intérêt. Il y a une semaine, le Pr Bernard Gay et son collègue le Dr David Chevillot ont accueilli dans leur MSP de la commune de La Réole, à une soixantaine de kilomètres de Bordeaux, une délégation du ministère de la santé chinois. Deux hauts fonctionnaires et trois jeunes chercheurs ont passé la journée dans la structure pour découvrir l’organisation des soins primaires à la française.
Comment cette délégation s’est retrouvée dans la campagne girondine ? C’est par l’intermédiaire du Dr Na Na, généraliste d’origine chinoise exerçant à Paris (PASS de la Pitié-Salpêtrière), que la rencontre a été organisée. « Je l’avais rencontré via la commission de qualification que je préside quand elle avait fait une demande et elle m’a recontacté pour m’expliquer qu’une délégation du ministère de la santé chinois venait en France pour voir la distribution des soins de santé primaires en France », explique le Pr Bernard Gay. Le Dr Na avait organisé une première visite à Paris auprès du Pr Max Budowski, mais la délégation souhaitait aussi découvrir une organisation dans un milieu plus rural. Une bonne occasion de découvrir La Réole donc.
Développer la médecine générale en Chine
« Le jeudi soir, nous avons tous dîné ensemble, et le lendemain nous avons organisé une visite des locaux et je leur ai fait une petite présentation de la médecine générale en France, des différents types d’organisation », raconte le Pr Gay. Malgré la barrière de la langue : « ils parlaient à peine anglais donc le Dr Na se chargeait de la traduction », les invités ont semblé très intéressés par cette journée découverte. « Ils ont posé des tas de questions », décrit le Pr Gay.
Alors pourquoi cet engouement pour la médecine générale à la française ? « Chez eux la médecine traditionnelle chinoise est implantée sur tout le territoire mais la médecine générale est cantonnée à l’hôpital. Ils réfléchissent à comment développer la discipline, les cabinets de médecin isolé n’ayant pas vraiment de sens sur leur territoire, ils étaient demandeurs d’informations sur les MSP », souligne le Pr Gay. Le praticien girondin se souviendra en tout cas de cette journée hors du commun. « On n’a déjà pas l’habitude de recevoir beaucoup de représentants ici, alors j’ai trouvé ce moment d'échange absolument passionnant. »
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