Les personnes à la rue consultent presque autant que la population générale, mais pas dans les mêmes endroits. La dernière livraison du service des statistiques du ministère de la Santé (Drees) montre qu’en 2012 85% des SDF ont consulté un médecin au cours des douze derniers mois. C’est à peine moins que dans l’ensemble de la population (92%). L’enquête de la Drees souligne néanmoins que ces consultations ont lieu la plupart du temps dans des structures ad hoc, type PASS, centres de MDM, parfois centres de santé et dans 20% des cas à l’hôpital.
Ce dernier mode de consultation croit avec la désinsertion, puisque près des deux tiers des SDF qui dorment dans la rue citent l’hôpital comme dernier lieu de consultation. Les chercheurs de la DREES révêlent également que, contrairement à ce qui se passe en population générale, le recours aux soins ne progresse pas avec l’âge. En revanche, les femmes SDF consultent davantage que les hommes.
Sans surprise, les SDF ont un état de santé plus dégradé que la moyenne : 55% se percevant en "bonne " ou "très bonne" santé contre 69% en population générale. Parmi eux, 20% sont obèses et un quart estime être en dépression. La DREES confirme un état dentaire plus que préoccupant, 34% des SDF indiquant être en partie ou totalement édentés. C’est la conséquence notamment d’un recours aux soins très défaillant dans le domaine de la santé buccale : 37% des enquêtés de la DREES ( 40% des hommes et 30% des femmes) disent ne pas avoir reçu de soins dentaires au cours des deux dernières années, 7% précisant même ne jamais avoir vu de dentistes... Et de ce point de vue, comme pour les soins médicaux, le recours aux soins dentaires est plus fréquent quand on bénéficie d’un hébergement un peu stable que quand on dort dans la rue, en haltes de nuit ou en accueil de jour sans possibilité de couchage.
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