Bientôt des assistants au cabinet du généraliste ? L’idée pourrait bien figurer parmi les mesures attendues le 18 septembre dans le plan réformant l'hôpital et le système de santé. MG France défend depuis plusieurs mois l'idée de ce nouveau métier qui pourrait être tenu par des professionnels aux profils variables, selon les besoins du médecin, pour effectuer des tâches entre le « secrétariat médico-social avancé et un rôle de soignant », explique son président, le Dr Jacques Battistoni. Interrogatoire, prise des constantes, mesures, ECG… feraient partie de leurs attributions. En somme, tout ce qui pourrait permettre de libérer du temps médical au généraliste. Une forme de délégation de tâches mais au cœur du cabinet du généraliste cette fois-ci, contrairement aux infirmières de pratique avancée. « On en parle beaucoup en ce moment », souligne le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, qui précise tout de même que l’idée est déjà discutée depuis « cinq ou six ans » dans le cadre de la convention collective nationale du personnel des cabinets médicaux. Des spécialités comme la stomatologie ou la dermatologie notamment s’y sont intéressées. « C’est une piste de nature à améliorer nettement la prise en charge des patients », estime le Dr Ortiz.
Recevoir davantage de patients
Différents modèles d’assistants médicaux existent déjà dans plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas ou l’Angleterre. D’autres professions médicales disposent également d'assistants comme les dentistes. Autant d’exemples qui pourraient inspirer le gouvernement. Le Dr Battistoni estime qu’il faudrait mettre en place la mesure dès janvier 2019 et financer un assistant pour deux généralistes pour un coût annuel estimé à 50 000 euros. « L’idéal serait que cela rentre dans le cadre du forfait structure », souligne le Dr Battistoni. L’objectif est de pouvoir déployer rapidement de 500 à 1 000 postes d’assistants, mais à terme le syndicat vise un vivier de 20 000 assistants sur toute la France. Soit une dépense d’un milliard d’euros. Pour faire avaler, la (chère) pilule à l’Assurance maladie, le syndicat propose des contreparties. « En échange, nous nous engagerons à prendre de nouveaux patients comme médecin traitant », déclare le Dr Battistoni. Le SML considère aussi que « la création d’un poste à plein temps de secrétariat ou d’aide médico-technique pour deux praticiens constitue un objectif rapidement atteignable ». Le syndicat invite le gouvernement à investir massivement dans ce nouveau métier pour en faire une « mesure phare » de la prochaine réforme du système de santé.
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