C’est une petite victoire pour le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF). Fin décembre, le Conseil régional de l’Ordre des médecins (CROM) de Champagne-Ardenne a adressé un avertissement à deux médecins généralistes signataires d’une tribune parue en mars 2018 réclamant notamment le déremboursement par l’Assurance maladie de l’homéopathie.
Cet été, le SNMHF avait déposé plainte contre plusieurs dizaines de signataires auprès de leurs Ordres départementaux respectifs pour anti-confraternité. Un argument retenu par la Chambre disciplinaire de première instance du CROM de Champagne Ardenne, comme l'a révélé le Collectif « Fake Med » sur Twitter, en publiant l'une de ses décisions :
Je vous laisse lire le jugement dans son entier, c'est assez édifiant pic.twitter.com/JGDwY9327b
— FakeMed (@fakemedecine) 21 décembre 2018
Cette sanction ravit le Dr Charles Bentz, président du syndicat. « C’est positif, dans le sens où nous attendions de l’Ordre qu’il prenne position », confie le Dr Bentz, joint par « Le Généraliste ». Celui-ci estime que l’Ordre « ne pouvait pas faire autrement ».
Le conseil national fait appel de cette sanction « à titre conservatoire »
Si la sanction prononcée par le CROM de Champagne Ardenne est la plus petite – elle entraîne une inéligibilité de trois ans à des fonctions ordinales – le SNMHF s’en contente. « Nous ne voulons pas de dédommagement, nous réclamons seulement l’application du code de déontologie, assure le Dr Bentz. La nature de la sanction n’a pas d’importance, nous sommes tout à fait satisfaits de celle-ci. »
Après l’annonce de ces sanctions, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a indiqué faire appel à titre conservatoire de cette sanction. « Dans l’exercice de ses attributions, le président peut faire appel en l’attente d’une session plénière du Conseil national. En ce cas, l’appel est jugé par le collège externe de la Chambre disciplinaire nationale d’appel où ne siège aucun conseiller national », a précisé sur Twitter le Dr Jacques Lucas, vice-président de l'Ordre.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique