Démographie

Les solutions libérales du SML pour irriguer les déserts médicaux

Publié le 19/06/2015
Article réservé aux abonnés
« Il faut irriguer le territoire et non créer artificiellement des oasis de soins éloignées de tout. » Dans une tribune publiée cette semaine, le président du SML s’en prend au « modèle unique » des MSP et préconise de rendre plus mobiles les remplaçants pour mieux répondre aux besoins de santé.

«Les déserts médicaux n’existent pas ! » c’est Éric Henry qui l’affirme. Le bouillant président du SML publie ce vendredi une tribune entièrement consacrée à cette question. Car s’il laisse entendre que ce « fléau invisible » est une construction des pouvoirs publics, il n’en convient pas moins que « l’inégalité du soin est réelle » car « les Français n’ont pas le même accès aux soins selon le lieu où ils vivent ».

Après avoir le mois dernier attaqué le dispositif de rémunération du travail d’équipe devant le Conseil d’Etat, le patron du SML continue de s’en prendre au modèle des maisons de santé pluridisciplinaires. Il accuse la loi santé de Marisol Touraine de vouloir multiplier encore ces structures et suggère que les MSP produiront l’effet inverse de celui escompté : « En drainant l’activité médicale et en aspirant les médecins dans des lieux prédéfinis, uniques et centralisés, l’offre de soins sur l’ensemble du territoire se retrouvera asséchée et vidée de sa substance pour devenir l’oasis au milieu du désert », martèle-t-il.

À la place, le généraliste breton estime que « chaque territoire doit pouvoir recevoir une solution sur mesure » et préconise que ce soit sur « initiatives des libéraux. » Et pourquoi pas à partir de l’existant, propose-t-il en évoquant ces « 10 972 médecins remplaçants dont la mobilité peut être le rempart au vide territorial. » Le Dr Henry – naguère inventeur des « médecins mobiles » pour la PDS dans les années 2000 – voit dans ce vivier une réponse aux besoins de santé. « Si on leur donne les moyens », ils peuvent « devenir mobiles et s’organiser pour se déployer à travers le territoire et proposer les actes là où ils sont les plus nécessaires. »

Jamais à court d’idées, le leader du SML préconise parallèlement une autre solution : le développement du compagnonnage, quoi pourrait, selon lui, contribuer efficacement à réduire la crise des vocations.

Paul Bretagne

Source : lequotidiendumedecin.fr