Les généralistes exerçant dans les maisons de santé seraient-ils les champions de la ROSP ? La dernière livraison de l’Irdes les concernant inclinerait à le penser. Dans les précédents volets de cette vaste étude menée sur le secteur par l’Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé (IRDES), les chercheurs avaient déjà conclu que, non seulement les maisons de santé étaient au bon endroit et attiraient les jeunes professionnels, mais aussi qu’elles étaient globalement plus productives en terme de files actives et globalement de suivi des patients. Cette fois, l’IRDES s’est intéressée de très près à une vingtaine d’indicateurs.
Résultats plutôt favorables aux maisons de santé et autres pôles ou centres de santé bénéficiaires des ENMR et à ce titre inclus dans l’étude : dans le suivi du diabète, par exemple, les taux de réalisation de l’HbA1c y sont légèrement supérieurs que dans l’échantillon témoin, ainsi que le dosage annuel de la microalbuminurie et de l’ECG, les autres indicateurs pour cette pathologie étant dans la moyenne. On retiendra aussi qu’on prescrit plus de génériques en structures pluridisciplinaires mais que les indicateurs de dépistage et de prévention y sont globalement dans la moyenne.
Mais les écarts de pratique sont plus importants encore dès lors qu’ils sont analysés au niveau de chaque généraliste et en prenant en compte les différentes caractéristiques des patients. « Les généralistes des maisons de santé présentent une meilleure qualité des pratiques que les témoins pour la quasi totalité des indicateurs considérés », relève en effet l’IRDES. Dans le détail, la balance pencherait en faveur des généralistes des maisons de santé pour la plupart des items de suivi des diabétiques, hormis en matière de suivi lipidique. Et la même observation est faite par l’IRDES pour les objectifs de dépistage par frottis et la prévention du risque iatrogénique chez les personnes âgées. Toutefois, le constat ne vaut pas pour la vaccination anti-grippe, ainsi que le recours à la mammographie. Les généralistes des MSP ont aussi la main plus lourde sur les génériques que leurs confrères : c’est vérifié dans les cinq classes observées par l’IRDES (inhibiteurs de la pompe à protons, antibiotiques, statines, antihypertenseurs et antidépresseurs).
Comme il l’avait déjà suggéré dans ses précédentes études, l’IRDES laisse d’ailleurs penser que plus une structure est intégrée et plus elle serait performante. Ainsi, les « bons points » accordés en maisons de santé sont nettement moins souvent relevés dans ces MSP hors les murs que sont les pôles de santé. Enfin, deuxième conclusion de l’IRDES : les bons résultats observés en terme de qualité tiendraient plus à l’effet pluridisciplinarité qu’aux coups de pouces perçus ces dernières années par ces structures via les ENMR.
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