Près d'un millier de jeunes médecins polonais ont protesté samedi à Varsovie contre leur bas salaires, demandant au gouvernement conservateur de porter les dépenses pour la santé publique à 6,8% du Produit intérieur brut d'ici trois ans.
La manifestation était organisée alors que plus d'une vingtaine de jeunes médecins mènent depuis treize jours une grève de la faim dans un hôpital pédiatrique de Varsovie pour demander une augmentation des dépenses pour la santé publique et des salaires.
"En Pologne, on gagne après six ans d'études 2.200 zlotys (530 euros). En Allemagne 2.200 euros (...) Le ministre de la santé, lui-même médecin, il y a quelque années encore avait le même objectif que nous: 6,8% du PIB à la santé publique. Dommage qu'il ait oublié ce postulat une fois devenu ministre. Ce gouvernement distribue de l'argent à droite et à gauche, pour tout, sauf pour la santé", expliquait une jeune manifestante.
"Depuis 25 ans aucun gouvernement polonais n'a réussi de régler le problème des dépenses pour la santé, ni le gouvernement de gauche, ni celui des libéraux, ni celui de Solidarité. La santé est toujours à la fin de sa liste des priorités", estimait de son côté Krzysztof Bukiel, chef du syndicat des syndicat des médecins OZZL qui a accordé son soutien à la protestation.
Le mouvement est très mal perçu par le pouvoir en place. Le président du parti Droit et Justice (PiS) Jaroslaw Kaczynski a accusé samedi les grévistes d'être un instrument de l'opposition pour déstabiliser le gouvernement. "Nous sommes tous apolitiques", a répondu Lukasz Jankowski, un des responsables de la grève. Une délégation des grévistes a déposé au gouvernement une pétition avant de retourner à l'hôpital pour reprendre leur action.
(avec AFP)
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