Manque de temps, rémunération, sécurité... ce qui freine les généralistes à faire des gardes

Par
Publié le 25/03/2019
Agenda

Agenda
Crédit photo : GARO/PHANIE

En parallèle de la publication de son rapport annuel sur la permanence des soins ambulatoire (PDSA), l'Ordre des médecins a commandé à l'institut Elabe une enquête sur les motivations et les freins des généralistes à faire des gardes. Près de 5 000 médecins de famille ont répondu à ce questionnaire entre le 31 janvier et le 28 février dernier.

Si les généralistes ont un regard plutôt positif sur la PDS – 68 % estiment que le dispositif fonctionne bien – une majorité (56 %) déplore le fait que de moins en moins de médecins participent aux gardes. Mais qu'est ce qui motive les volontaires à s'engager dans la PDSA ? Le devoir de service public arrive en top des réponses. 43 % des interrogés citent cette mission en premier. Vient ensuite la solidarité avec les confrères et consœurs (26 %) les raisons financières (19 %) et la diversité de l'exercice (4 %).

Une motivation financière chez les jeunes

À noter que chez les moins de 40 ans, la motivation financière arrive quasiment au même niveau que la solidarité. Les régulateurs sont eux 55 % à mettre en avant l'enrichissement de l'exercice. Autre point positif, les conditions d'exercice sont bonnes pour 66 % des généralistes. « Lorsque la PDS est compliquée dans une zone, c'est que la situation et les conditions d'exercice y sont compliquées au quotidien », analyse l'un des effecteurs de l'enquête. L’ensemble des médecins se dit également plutôt satisfait de la taille des secteurs de garde (62 %).

A contrario, divers freins sont identifiés par les omnipraticiens. L'emploi du temps chargé est évoqué en premier par 44 % des répondants. 20 % évoquent la difficulté de concilier PDSA et vie de famille. C'est le cas surtout chez les moins de 40 ans (84 %). 19 % évoquent aussi la fatigue engendrée par les gardes. La problématique de la sécurité arrive en premier chez 5 % des médecins et est particulièrement pointée du doigt par les femmes (31 %) et les médecins de l'agglomération parisienne (28 %). 

31 gardes par an en moyenne

L'enquête Elabe s'est également intéressée au nombre de gardes effectuées par les généralistes. La moyenne est de 31 gardes par an (34 en milieu rural). Au-delà de 60 gardes, le sentiment de détérioration de l'exercice est présent pour la moitié des répondants. L'affluence des patients peut être identifiée comme un facteur de détérioration des gardes. Les effecteurs sont plus positifs que les régulateurs sur ce point. Une majorité de régulateurs estiment que l'affluence est trop importante alors que chez les effecteurs, autour de 60 % pensent que le nombre de patients est celui qu'il faut.

Garde fixe ou garde mobile, la préférence est aux consultations au cabinet. 75% des interrogées préfèrent les gardes postées contre 7 % pour les gardes mobiles. En réalité, 55 % d'entre eux assurent des gardes à domicile et même 67 % en milieu rural. « On essaye de faire autant que possible au cabinet le samedi matin. Le mobile nous prend énormément de temps, donc on le réserve essentiellement aux créneaux 8-9 heures et 13-14 h 30 et le soir. Je fais 30 000 km par an », témoigne un autre effecteur. 

Face à ces diverses contraintes, Elabe a demandé aux médecins quelles seraient leurs pistes pour améliorer la PDSA. Parmi elles la défiscalisation des revenus issus, éducation des patients au fonctionnement des gardes, installation des maisons médicales de garde à proximité des urgences ou encore l'augmentation de la rémunération…

 


Source : lequotidiendumedecin.fr