Médecine de ville et hôpital : Aurélien Rousseau occupe à la fois le terrain et les médias

Publié le 01/08/2023

Crédit photo : Sébastien Toubon

Double présence ce début de semaine pour le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention. Sur le terrain, hier, lundi,  à l'hôpital de Sarlat (Dordogne), où Aurélien Rousseau s'est voulu rassurant sur les fermetures temporaires de services hospitaliers faute d'effectifs. Et dans les colonnes du journal Le Monde daté de ce mardi 1er août, auquel le locataire de Ségur a accordé une longue interview.

« Quand il y a des fermetures perlées de maternité, ça ne veut pas dire qu'en fait on veut fermer cette maternité », a dit le ministre lors de sa visite au personnel de l'hôpital de Sarlat (Dordogne), un département particulièrement touché par les fermetures temporaires et les mesures de régulation. « On a eu souvent l'impression qu'on garrottait telle ou telle structure hospitalière pour dire ensuite "elle ne marche plus", mais ce n'est pas cela ». D'ailleurs, Aurélien Rousseau a indiqué que la maternité de Sarlat devrait être rouverte pour les accouchements le 7 août, après avoir retrouvé des effectifs suffisants.

Bientôt des annonces sur les gardes de nuit et de week-end

Beaucoup d'hôpitaux ont été obligés, cet été, de mettre en place un filtrage par le 15 de l'accès à leurs services d'urgences, voire de fermer temporairement des services, faute d'effectifs. Certains médecins intérimaires ont décidé de ne plus venir travailler en raison du plafonnement de leur indemnité à 1 390 euros la garde de 24 heures, décidé par François Braun. Aurélien Rousseau a pleinement validé la décision de son prédécesseur, qui était « indispensable », a-t-il déclaré. Avant d'indiquer qu'il annoncerait « dans quelques semaines la pérennisation d'un certain nombre de mesures » de revalorisation des gardes de nuit et de week-end, pour rendre plus attractif le statut de médecin hospitalier.

Hostile à la coercition pour la médecine de ville

« On ne peut se satisfaire, dans notre pays, d'avoir des endroits où les urgences restent portes closes la nuit, il n'est pas possible d'en faire durablement une solution », renchérit-il dans les pages du Monde du 1er août. Avant que de développer sa position quant à la régulation de l'installation des médecins. « Je fais partie de ceux qui pensent que la coercition n'est pas la solution, parce qu’elle ne fonctionne pas quand il n'y a pas assez de médecins. Elle provoque, au contraire, un phénomène de fuite », répond franchement le ministre qui, pour le reste, évoque les traditionnels leviers de gain de temps médical, d'exercice coordonné, de partage de tâches et de recours aux assistants médicaux pour « soulager le travail des médecins libéraux ».

Ces derniers devraient cependant apprécier le message que le ministre fait passer dans les colonnes du quotidien du soir. « Je ne crois pas à la "cathédrale" législative pour avancer. Il faut convaincre et partir du terrain ». Une forme d'appel au dialogue alors que la proposition de loi Valletoux, qui inquiète et hérisse toujours la profession, entre à nouveau en débat parlementaire à la rentrée ?  

François Petty (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr