Après les pédiatres et les psychiatres, c’est au tour des « autres spécialités cliniques » de faire l’objet, ce jeudi 7 décembre, d’une réunion spécifique « Focus » des partenaires conventionnels. L’occasion pour la Cnam de dresser à la fois un instantané et un état des lieux, parfois inquiétant, de huit disciplines souvent éclipsées par les difficultés à recruter de la psychiatrie et de la pédiatrie. En l’occurrence, la gynécologie médicale et obstétrique, la cardiologie, la dermatologie, la pneumologie, la neurologie, la gériatrie, la rhumatologie et l’endocrinologie.
Installations en libéral plus précoces
Entre 2011 et 2022, le nombre de primo-installations en libéral a au minimum doublé pour six spécialités sur huit. Pour la gériatrie et la neurologie, l’effectif de primo-installés a même triplé. Les gynécos et les cardiologues suivent la tendance, mais un peu moins vite que leurs confrères.
Autre tendance générale, en 2022, les spécialistes s’installent plus tôt. Sauf pour les gynécologues (même si leur âge moyen d’installation augmente de quelques mois seulement) et pour les gériatres, qui en l’occurrence prennent cinq ans d’âge d’un coup (43,3 ans contre 48,6).
Cessations d’activité et âge de départ à la retraite en hausse
En dix ans (de 2011 à 2021), le nombre de professionnels de santé en cessation d’activité croît fortement. Une réalité qui concerne les huit disciplines concernées, à des degrés divers toutefois. En haut du spectre, les pneumologues sont les plus touchés. Leur effectif « en cessation » a été multiplié par trois. Quant à la moyenne des autres activités cliniques, elle a, à peu de chose près, quasi-doublé. Seuls les gériatres restent stables avec sept cessations en 2011 comme en 2021.
Autre information apportée par les données de la Cnam : en 2022, l’âge moyen de départ à la retraite de ces spécialistes se rapproche de plus en plus de la barre symbolique des 70 ans. Il est de 69 ans pour les cardiologues (contre 66,8 ans en 2011). Tandis que les gériatres prennent désormais en moyenne leur retraite à 70,5 ans. Les endocrinologues qui cessaient leur activité à 62 ans en 2011, déplaquent à 67,5 ans en 2022, mais ils demeurent toujours les plus jeunes retraités de ces huit spécialités.
Exercice libéral et hospitalier à touche-touche
La répartition des modes d’exercice se fait quant à elle désormais à égalité pour les huit disciplines. D’un côté, les dermatos, rhumatos, gynécologues et cardiologues continuent, en 2023, à privilégier l’exercice en libéral et mixte dans leur grande majorité, même si c’est dans une moindre mesure que dix ans plus tôt. A contrario, les quatre autres « spés » analysées optent davantage pour le salariat hospitalier, les endocrinologues ayant eux, carrément sauté le pas. 48 % de la profession exerçait à parité soit à l’hôpital, soit en libéral en 2012. En 2023, ils sont 54 % à avoir choisi le secteur hospitalier et ne sont plus que 41 % à exercer en libéral.
Augmentation des secteurs 2
À noter une constante commune qui concerne tous les praticiens libéraux exerçant l’une des huit spécialités : leur choix croissant du secteur 2. En 2022, le secteur à honoraires libres représente a minima plus du quart de la totalité des effectifs de ces huit disciplines. Il représente même trois quarts (73 %) du secteur d’exercice des gynécologues médicaux et obstétriciens libéraux.
Enfin, on notera que sur un effectif total de 32 501 praticiens que comptent les huit spécialités qui font l’objet de la réunion de ce jour, l'Assurance-maladie relève que, « au premier semestre 2023 », 22 % de ces derniers (11 766) ont réalisé des téléconsultations. Seuls 1,3 % d’entre eux (718) ont été hors des clous fixés par la Cnam, c'est-à-dire au-delà du seuil autorisé de 20 %.
Toutes spécialités et secteur d'activité confondus (ville et hôpital), 8,8 millions de téléconsultations ont été facturées depuis le début de l'année. Depuis l'été 2022, la Cnam comptabilise environ un million d'actes de téléconsultation chaque mois, avec une tendance à la baisse pour les omnipraticiens libéraux.
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