Le plan santé annoncé mardi par Emmanuel Macron a divisé les médecins. Les 54 mesures de cette refonte du système de santé rendent pour le moins sceptiques les élus des petites villes. « Cette réforme constitue un rendez-vous manqué pour la lutte contre la désertification médicale », estime l'Association des petites villes de France (APVF).
Les édiles saluent évidemment plusieurs mesures du plan telle que la suppression du numerus clausus en 2020, l'embauche prochaine de 400 médecins généralistes dans les déserts médicaux ou la création des 4 000 postes d'assistants médicaux pour faciliter le travail des médecins.
Pour autant, ils jugent ces pistes « insuffisantes » pour lutter contre la désertification médicale, à l'heure où « un praticien sur deux est presque à la retraite ». « Les inégalités en matière d’accès aux soins ne cessent de se creuser », ajoute l'APVF, présidée par le député-maire de Canteleu (Seine-Maritime) Christophe Bouillon.
Invitation à la coercition
Même si la ministre s'est engagée à ce qu'il n'y ait « aucune fermeture d’hôpital de proximité », les maires redoutent une restructuration des établissements locaux qui se traduirait par la réduction de l'offre hospitalière : « Les généralistes seront en effet moins enclins à s’installer sur un territoire sans la présence de certains services hospitaliers ».
L'Association déplore que le gouvernement ait privilégié une nouvelle fois l’incitation plutôt que la régulation. « Les élus locaux en paient le prix, affirment-ils. Depuis des années, la démultiplication des aides directes ou indirectes coûte extrêmement cher au contribuable et profite souvent à des médecins déjà installés, parfois dans la commune voisine. Cette course au rabais ne fait que renforcer les inégalités et la concurrence entre les territoires. »
Les maires des petites villes souhaitent que le gouvernement expérimente la coercition, même temporairement, pour « assurer une présence minimum de médecins généralistes dans les déserts médicaux ».
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