"La question ce n'est pas 'Qu'est-ce qu'on va faire du rhume', le vrai sujet c'est l'impact, la puissance de l'innovation thérapeutique". Plutôt que de débattre du remboursement ou non de "petits risques" de santé, les vrais enjeux du secteur concernent plutôt l'accès à l'innovation thérapeutique, a estimé lundi Patrick Errard (photo), le président de la fédération des entreprises du médicament (Leem). Il n'y a pas de "définition universelle" de ce qu'est un "petit risque", a-t-il avertit, prenant l'exemple de la grippe, qui n'a pas les mêmes conséquences sur un patient selon son âge et ses antécédents médicaux.
Lors d'une présentation à la presse des propositions du Leem à l'intention des candidats à l'élection présidentielle en matière de politique de santé, le Leem s'inquiète plutôt du déclin de l'attractivité de la France pour accueillir des essais cliniques, mis à part dans l'oncologie-hématologie, ce qui compromet selon lui l'accès précoce des patients à l'innovation thérapeutique.
Les industriels plaident ainsi pour un renforcement du système des autorisations temporaires d'utilisation (ATU) et des recommandations temporaires d'utilisation (RTU) de médicaments avant leur autorisation de mise sur le marché. Ils préconisent également une évolution du système français d'évaluation des produits de santé, notamment en appréciant le prix des innovations thérapeutiques en conditions réelles d'utilisation. Leur rapport coût/efficacité pourrait être encore mieux défini par une plus large utilisation des données de santé, à des fins de recherche et d'évaluation médico-économiques, ajoute le Leem.
L'organisation réclame par ailleurs une simplification et une stabilisation des normes en santé ainsi qu'une "loi-cadre quinquennale" sur la politique de maîtrise des dépenses de l'assurance-maladie, afin de sortir de la logique "comptable" et "court-termiste" selon elle des projets de loi annuels de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
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