50 ans après sa création, la place de SOS Médecins dans le paysage de l’offre de soins ne fait plus débat. Patrick Bouet, président de l’Ordre des médecins, Benoît Vallet, à la tête de la Direction générale de la santé, Christophe Devys, patron de l’ARS Ile-de-France, ou encore Anne Hidalgo, maire de Paris, en ont attesté par leur présence jeudi matin, lors de l’ouverture du 34ème congrès de l’association. Autour de Marcel Lascar, généraliste et fondateur de SOS, chacun d’eux a témoigné de l’intérêt de cette « médecine au chevet du patient », comme la décrit Pierre-Henri Juan, président de SOS.
Le rôle de SOS pour la continuité des soins
« Il n’y a pas les médecins et SOS Médecins mais un seul corps professionnel », a assuré Patrick Bouet. Alors que les chiffres de la démographie médicale continuent d’être inquiétants, le président de l’Ordre a insisté sur la nécessité, pour les « acteurs de santé » de s’associer pour « assurer la sécurité de la population dans nos territoires ». A ce « défi immense », le généraliste francilien a invité ses confrères à « relever le challenge de la continuité des soins » et le « défi de l’accessibilité ».
Deux enjeux auxquels SOS Médecins a montré sa contribution. Selon les chiffres de l’association, 60% des actes réalisés par les 1100 médecins exerçant sous sa bannière sont effectués la nuit, le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés. Et ses 62 antennes métropolitaines et en Outre-mer assurent 70% de la couverture libérale de permanence des soins en milieu urbain et péri-urbain.
Source d'informations
Rendant hommage à « l’icône de SOS Médecins », Marcel Lascar, Anne Hidalgo a suscité de vifs applaudissements de la salle. « A Paris, vous êtes un pilier d’un service public de la santé, même si vous êtes des libéraux », a salué la maire de la capitale. « La donne a changé, les médecins généralistes ne se déplacent plus et on peut le comprendre, et donc il fallait inventer quelque chose », a-t-elle fait observer, reconnaissant la place qu’occupe SOS Médecins dans le maillage territorial. De leurs visites sur le terrain, auprès de la population, les médecins de l’association recueillent un certain nombre d’informations qu’ils font remonter à la municipalité. Un échange que la maire juge « important pour savoir ce qui se passe en matière d’inégalité ». Cette thématique ainsi que l’accessibilité des soins sont autant de préoccupations de la municipalité de la capitale, qui figure désormais parmi les déserts médicaux.
Une vigie sanitaire
Depuis le 1er appel reçu le 20 juin 1966, à 20h, la philosophie de SOS Médecins n’a pas changé, assure Marcel Lascar, entouré de Pierre-Henry Juan et Serge Smadja, président de l’association francilienne SOS Médecins. Il s’agit non seulement du soin à la personne mais également d'une disponibilité à tout instant, pour les citoyens mais aussi à l’égard des institutions. En ce sens, SOS Médecins et l’InVS ont conclu un partenariat depuis plus de dix ans, rappelle Pierre-Henry Juan. A ses yeux, le travail des médecins de SOS constitue une « vraie météo de terrain qui donne des informations sur l’état de santé de la population ». « Nous sommes concernés par le soin et ce qui l’entoure, comme la veille sanitaire », ajoute-t-il. Si aucun ingrédient de SOS n’a pris une ride, Serge Smadja assure que l’association ne « s’endort pas sur ses lauriers, on se remet en question ». A cet égard, le généraliste parisien considère qu’ « il faut continuer à faire reconnaître nos spécificités » comme la visite à domicile qui, selon lui, « reste indispensable ».
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique