Terrorisme : les conseils de l'Ordre face à la radicalisation d'un patient

Publié le 21/12/2015
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

A l'heure où la menace terroriste est dans toutes les têtes, les médecins peuvent être confrontés  à la radicalisation de certains patients. Pour aider les médecins à faire face à ces cas de figure particuliers mais plus nombreux, l’Ordre des médecins met à disposition sur son site internet différents documents.

Depuis juin 2014 le ministère de l’lntérieur donne des formations sur la prévention de la radicalisation, notamment à destination des médecins. Le CNOM met donc à disposition la note résumant cette formation, ainsi que le kit de formation réalisé par le Comité interministériel de la prévention de la délinquance et le dispositif relatif à la protection de l’enfance.

Dans la note de formation le ministère donne un tableau des différents indicateurs qui aident à repérer la radicalisation. Dans le domaine « ruptures » on retrouve par exemple un changement d’apparence ou une pratique religieuse hyperritualisée, dans celui sur « l’environnement personnel » les indicateurs concernent notamment les traits de personnalité ou une cellule familiale fragilisée etc.

Dans la marche à suivre, si un médecin reçoit les confidences d’un patient qui a un lien familial ou est proche d’une personne en voie de radicalisation ou radicalisée il doit alors « lui conseiller de se rapprocher du Centre National d'Assistance et de Prévention de la Radicalisation (CNAPR), qui recueille les « signalements » effectués par les particuliers », via un numéro vert  0 800 00 56 96 ou un formulaire en ligne 

Des exceptions au secret professionnel

Si le médecin est confronté directement à un patient radicalisé ou en voie de radicalisation, les possibilités sont différentes si le patient est mineur ou majeur. Quand la personne a moins de 18 ans, il y a possibilité de faire appel à la protection de l’enfance qui prévoit des exceptions au secret professionnel. La loi autorise la communication d’informations préoccupantes à la CRIP (La Cellule Départementale de Recueil des Informations Préoccupantes) et le partage d’informations entre professionnels : dans la limite de ce qui est nécessaire, entre personnes soumises au secret professionnel qui participent à la protection de l’enfant et en informant préalablement les titulaires de l’autorité parentale (sauf si cela apparaît comme contraire à l’intérêt de l’enfant).

Dans le cas d’un patient majeur, le médecin est tenu au secret professionnel. Mais s’il craint un comportement dangereux,  les médecins sont invités à demander conseil aux conseils départementaux pour solliciter avis et conseils, qui eux-mêmes peuvent se tourner vers la section Éthique et Déontologie du CNOM. 


Source : lequotidiendumedecin.fr