Tout brûlé hospitalisé doit bénéficier d'un avis spécialisé, plaide la Société francophone de brûlologie

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Publié le 31/05/2019
Brûlures

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Crédit photo : Burger/Phanie

« Tout brûlé doit bénéficier d'un avis spécialisé » : c'est une des 8 recommandations émises dans Le Livre Blanc qui vient de publier la Société francophone de brûlologie (SFB) en partenariat avec l'Association des brûlés de France. Cet ouvrage insiste pour que tout patient brûlé hospitalisé reçoive l'avis d'un spécialiste. Les auteurs de ce Livre Blanc regrettent que 54,3 % de ces patients ne séjournent pas dans un centre de traitement des brûlés (CTB). Pour ces personnes, « une expertise par un brûlologue doit être réalisée dans un délai raisonnable » car « aucune brûlure ne peut a priori être considérée comme bénigne ». Plus le centre spécialisé est éloigné et plus cette information sur la nécessité d'un tel avis est méconnue.

Cet ouvrage souligne que la brûlure grave n'est pas toujours liée à la surface. Il énumère en particulier des cas d'expositions qui peuvent être graves de conséquences, comme les lésions électriques avec passage de courant à travers le corps, l'inhalation de fumées pouvant provoquer des lésions respiratoires majeures, etc.

D'après Santé publique France, environ 400 000 cas de brûlures nécessitant des soins médicaux sont recensés chaque année. En 2014, plus de 8 000 patients ont été hospitalisés (5 000 hommes, pour 3 000 femmes).

Comme tout Livre Blanc, ce document est destiné aux pouvoirs publics, autorités de santé, mais aussi aux professionnels de santé et au grand public pour sensibiliser chacun à améliorer la prévention comme la prise en charge des brûlures.

Ce document insiste également sur l'importance de renforcer la prévention. Même si des mesures ont déjà été prises, comme la limitation de la température de l'eau chaude sanitaire, l'installation d'avertisseur autonome de fumée (DAAF)... d'autres mesures sont nécessaires.

Moins de centres de brûlés car trop chers

Ce Livre Blanc regrette la fermeture de centres de traitement des brûlés (CTB). Leur mise en place avait été décidée dans les 1950 en Europe, en raison d'une prise en charge spécifique multidisciplinaire. Or, aujourd'hui, « on assiste à la disparition de CTB au prétexte que la prise en charge des brûlés étant une activité coûteuse, elle est ipso facto déficitaire, ce qui n'est pas exact », regrette les signataire de ce rapport.

Les 8 recommandations de la société francophone de brûlologie sont :

1 - Accroître et renforcer les études épidémiologiques

2 - Assurer la prévention

3 - Rendre cohérente l'organisation des soins des interrégions

4 - Favoriser un avis spécialisé pour tout patient brûlé hospitalisé

5 - Développer résolument la télé-expertise

6 - Adapter la tarification

7 - Valoriser les métiers de la brûlure pour plus d'attractivité

8 - S'appuyer davantage sur l'expertise de la SFB.


Source : lequotidiendumedecin.fr