Un collectif de médecins reproche à l'Ordre de ne pas s'opposer à l'extension de la PMA

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Publié le 09/10/2018
FIV

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Crédit photo : ZEPHYR/SPL/PHANIE

Près de 350 médecins ont signé lundi une tribune dans Le Figaro pour reprocher à l'Ordre des médecins, de ne pas s'être opposé à la légalisation de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes seules ou en couple.

Un très grand nombre de médecins généralistes, parmi lesquels figurent le Dr Raphaël Nogier, président de l'association Cosette et Gavroche, farouchement engagé contre l'extension de la PMA, mais aussi des pédiatres, psychiatres, gynécologues... ont paraphé ce texte.

Amené à se prononcer sur cette extension de l'assistance médicale à la procréation, l'Ordre avait publié un avis sur son site Internet dans lequel il affirmait ne « pas être une instance moralisatrice face à une demande sociétale. Si la société veut une aide médicale à la procréation, élargie aux femmes ou homosexuelles en couple, c'est à elle de trancher. L'Ordre ne peut s'y opposer. »  Une opinion que le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie du Cnom, avait réaffirmée lors d'une audition à l’Assemblée nationale.

Le serment d'Hippocrate brandi en étendard

Selon les signataires de la tribune, cette prise de position est contraire au serment d'Hippocrate. « La PMA pour les femmes célibataires ou pour les couples n'est pas une indication médicale, écrivent-ils. La médecine est par définition un art dont les buts exclusifs sont de prévenir les maladies, restaurer les fonctions défaillantes de l'organisme, réparer les malformations anatomiques. Au-delà de ces indications, tout acte intrusif chez une personne qu'on sait en bonne santé sort du champ médical... » Le collectif estime également que cette évolution serait contraire à « l'intérêt supérieur de l'enfant » en le privant de père et qu'ouvrir la PMA aux femmes en bonne santé reviendrait à « ouvrir le marché du corps humain »

Les médecins signataires de la tribune regrettent l'absence de concertation, ils demandent au CNOM de revenir sur sa position et de tenir un « discours strictement médical ».

Après l’avis favorable du comité consultatif national d’éthique (CCNE), l’extension du droit à la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules devrait voir le jour en 2019. Un projet de loi est attendu dans les prochains mois.


Source : lequotidiendumedecin.fr