Un tiers des Français jugent l’accès aux soins difficiles en France. Une proportion qui tend à augmenter que l’on soit une femme, à la campagne, ou avec des revenus plus modestes. L’étude de la fondation April et BVA sur le renoncement aux soins montre en effet que le sujet touche tout le monde ou presque. 75 % des Français ont déjà renoncé au moins une fois à se soigner. Les jeunes et étudiants étant les plus touchés avec 88 % de renoncement. Et quand on regarde les professionnels les plus touchés, ce sont les généralistes qui décrochent cette triste première place. 31 % des Français ont ainsi déjà renoncé à des soins chez les généralistes, les dentistes arrivent ex aequo dans la même proportion, suivent les prothèses dentaires (28 %) et l’équipement optique (25 %). Chez les jeunes et les étudiants, la situation est encore plus préoccupante puisque près de la moitié a déjà renoncé à aller voir un généraliste.
Les étudiants mal informés
Ces renoncements aux soins sont multifactoriels (2,4 raisons en moyenne). En tête des raisons, on retrouve les difficultés d’accès aux rendez-vous : les délais d’attente trop longs (51 %), l’impossibilité de trouver un médecin le soir, le week-end ou pendant les vacances (39 %) ou les refus de nouveaux patients (38 %) arrivant en tête. Ces obstacles sont accentués pour les ruraux qui les ressentent d’autant plus. À noter qu’en un an, la proportion de Français handicapés par les délais d’attente a gagné dix points (par rapport à l’enquête de mai 2017).
Le manque de temps (37 %) et de moyens financiers (33 %) sont cités ensuite comme raison des renoncements aux soins. Toutes les deux ont gagné du terrain depuis l’année dernière. Si les actifs et les parisiens sont les plus impactés par le manque de temps, les jeunes et les personnes sans complémentaires santé sont plus touchés par le manque de moyens financiers. 84 % des 25-34 ans ont par exemple déjà renoncé à se soigner à cause de l’impossibilité d’avancer les frais. Pour les étudiants, pour qui la consultation chez le généraliste arrive largement en tête des renoncements aux soins (49 %), l’aspect financier est donc un facteur important, le manque d’information joue aussi bien plus que pour les autres catégories. En effet, ils sont 25 % à renoncer aux soins pour cette raison (contre 15 % dans l’ensemble de la population).
Conséquences de ces renoncements aux soins ? Une majorité a simplement jeté l’éponge, 27 % ont pratiqué l’automédication, 11 % sont allés aux urgences et 10 % voir son pharmacien.
Enquête réalisée auprès de 1 001 Français représentatifs, interrogés par Internet du 13 au 16 mars 2018.
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