« Le projet d’une maison de santé n’est point un établissement nouveau. Il y a plusieurs années que des médecins et chirurgiens l’avaient conçu, par la comparaison qu’ils étaient dans le cas de faire d’un pareil établissement d’avec celui de garde-malades ; mais leurs occupations ne leur ont pas permis dans le temps d’y donner toute l’attention nécessaire.
Toute cette entreprise consiste à prendre des malades de toute espèce, à fournir des lits propres, des gardes, hommes et femmes, un garçon-chirurgien qui résidera dans ladite maison, une pharmacie composée de médicaments simples et pris chez un des meilleurs apothicaires de Paris.
Un médecin et un chirurgien y feront tous les jours les visites et pansements nécessaires. Si les malades, ou les parents, ou les maîtres des malades, avaient confiance dans un autre médecin ou chirurgien que ceux de la maison, ils les feront appeler : nous les assurons même que dans les cas de maladies graves et d’opérations critiques, nous serons les premiers à consulter les plus célèbres praticiens. Nous nous flattons aussi que ceux qui voudront bien s’y transporter pour décider et agir, ne pourront qu’augmenter la sécurité et la confiance dans le traitement des malades.
La somme de 4 livres par jour paraît suffisante par chaque malade ; on n’y payera ni le médecin, ni le chirurgien, ni les médicaments. Nous devons avertir que la maison ne se chargera point des honoraires des médecins et chirurgiens étrangers ; elle se chargera seulement de faire exécuter leurs ordonnances et de fournir tous les remèdes avec l’exactitude la plus scrupuleuse. Les malades y trouveront des bouillons proportionnés à leur état et les convalescents des consommés et aliments qui leur seront permis.
On tâchera de conserver quelques chambres pour des particuliers qui voudraient être seuls, ils donneraient 2 livres de plus par jour.
Serait-il nécessaire de faire observer que les femmes auront des appartements séparés, et que les maladies contagieuses seront traitées dans des chambres qui n’auront aucune communication avec les autres ?
On veillera sans cesse aux secours spirituels des malades : le prêtre de la paroisse, de semaine, sera supplié d’y passer tous les jours.
Notre intention est encore de faire participer les pauvres à l’utilité de cet établissement. On donnera dans la semaine deux jours, à une heure indiquée, pour des consultations gratuites, et on fera chaque jour les pansements.
Un établissement aussi considérable ne peut avoir une exécution prompte, quoique facile. En attendant, nous proposons une maison, telle que nous l’avons détaillée, dans la rue des Brodeurs (aujourd’hui rue Vaneau, ndlr), du côté de la rue de Sèvres. Elle n’est intérieurement bornée par aucune maison ; la vue s’étend sur un jardin qui en dépend et sur les jardins du voisinage. »
N’est-ce pas là une des premières, sinon la première maison de santé particulière créée à Paris ?
(Chronique médicale, 1900)
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